Istanbul pour oublier
L’Equipe de France n’a pas existé ou presque face à la Slovénie pour conclure la phase de poule (78-95). Elle prendra demain la direction d’Istanbul pour un huitième de finale de tous les dangers face à l’Allemagne, samedi.
Pas un match, pas un jour ne ressemblent à un autre à l’EuroBasket. Les premières minutes avaient été poussives contre la Pologne, elles ont été totalement débridées face à la Slovénie. Nando De Colo et Evan Fournier, en souffrance mardi après-midi, ont été les premiers à frapper. Mais le seul thème récurrent du séjour finlandais est la difficulté des Tricolores à hausser leur niveau défensif. La Slovénie a de nouveau exposé cette limite avec un duo Goran Dragic-Luka Doncic irrésistible. En pénétration, de loin les deux stars ont rayonné et ont trouvé en Jaka Blazic et Klemen Prepelic deux autres extérieurs capables d’alimenter la marque.
Si la Slovénie a cru bon de naturaliser en urgence l’Américain Anthony Randolph (Real Madrid) pour masquer ses faiblesses dans la raquette, elle regorge en revanche de talent sur les lignes arrières. Et la France a pu goûter à l’efficacité de ses shooteurs (6/9 à trois-points pour débuter, 26-38, 14e). Plus inquiétant encore, lorsque cette adresse exceptionnelle a fini par flancher, l’Equipe de France n’a pu en profiter, empêtrée dans une défense slovène ravie de voir ses adversaires venir s’empaler dans la raquette sans parvenir à faire circuler le ballon pour desserrer l’étau. Les nerfs des Bleus commençaient à craquer et après une faute technique à Evan Fournier et un nouveau coup de chaud de Dragic, l’écart atteignait des proportions spectaculaires (35-52).
Le passage aux vestiaires n’aura pas suffi à soigner la bipolarité française. En l’espace de cinq minutes surréalistes, les Bleus s’appliquaient à dérouler leurs systèmes pour trouver de bons tirs et signer un 8-1 mais à la sortie d’un temps-mort d’Igor Kokoskov les Slovènes répondaient par un 0-13 meurtrier (44-66). Un passage à vide annonciateur d’un effondrement total avec un tableau d’affichage marquant une différence proche des 30 unités.
Avec un cinq inédit (Westermann-Diot-Fournier-Labeyrie-Séraphin), l’Equipe de France se lançait dans un spectaculaire come-back pour lancer le quatrième quart-temps. Un pressing tout terrain et de l’agressivité sur les porteurs provoquaient des pertes de balle et offraient du jeu rapide. Un 16-2 en cinq minutes faisait un moment croire à l’impensable mais l’exclusion de Fournier pour une nouvelle technique brisait cet élan. La France a désormais deux jours pour évacuer sa frustration et balayer les nombreux doutes qui entourent sa production sinusoïdale.