Séduisants et efficaces
L'Equipe de France a largement dominé la Bosnie (84-65) pour son deuxième match des qualifications à la Coupe du Monde 2019. Un succès qui la place seule en tête de sa poule avant la fenêtre de février.
Les rêves les plus beaux se fracassent parfois sur le mur triste et froid de la réalité. Les novices de l’Equipe de France version fenêtre FIBA en ont réalisé un en endossant la tunique bleue. La peur et le poids des responsabilités les ont un moment tétanisés. Dans ces circonstances certains se cachent et perdent tout. D’autres se révèlent. Les nouveaux internationaux ont su répondre aux attentes et au soir du 27 novembre, après les deux premiers matches de qualification pour la Coupe du Monde 2019, la France s’est installée seule en tête de son groupe. Elle a tremblé, après 20 minutes cauchemardesques contre la Belgique, puis s’est libérée, imposant sa défense et le partage du ballon. Dans le contexte si particulier de sélections nationales privées de leurs éléments NBA et d’Euroleague, à quelques exceptions près, le basket français peut respirer et abordera avec sérénité la suite des opérations en février prochain, à Nancy et Strasbourg.
Le deuxième acte des qualifications, à Rouen, contre la Bosnie aura été globalement maîtrisé. Après quelques minutes de flottement les Bleus ont exploité leur avantage de vitesse pour décrocher des Bosniens à la moyenne de taille impressionnante mais en difficulté dès que la France parvenait à développer son jeu rapide. Edwin Jackson très actif et missionné sur le danger Dzanan Musa, Boris Diaw en mode plaque tournante et Louis Labeyrie toujours impeccable à la finition lançaient la machine tricolore sur de bons rails. Musa et ses coéquipiers souffraient face à la pression défensive tout terrain et pointaient rapidement à -11 (17-6). La soirée aurait pu être totalement paisible mais le meneur du Buducnost Podgorica, Nemanja Gordic, se chargeait de l’épicer quelque peu en relançant son équipe, tout à coup inspirée à longue distance. Cette poussée de fièvre extérieure permettait aux troupes de Dusko Vujosevic de resservir ses intérieurs dans de meilleures conditions et le pivot monégasque Elmedin Kikanovic ponctuait près du cercle un 10-19 qui condamnait les Bleus à remettre le métier sur l’ouvrage (31-31).
Jackson en pénétration et Axel Julien sur le buzzer de la mi-temps s’assuraient de conserver le contrôle des opérations et reprenaient sur le même tempo. Edwin Jackson, impeccable, rayait définitivement de la carte Musa, battait pour l’anecdote son record de rebonds en sélection et concluait le troisième quart-temps d’un somptueux tir en suspension. De Guangdong à Rouen, le joueur du championnat chinois aura accumulé les miles. Mais certains affectionnent les détours quand il s’agit d’amour. Et le champion d’Europe juniors n’a eu de cesse de réaffirmer le sien pour le maillot bleu. C’est cependant le collectif et l’envie de jouer pour l’autre qui auront séduit les 5069 spectateurs de la Kindarena lundi soir. Les six marqueurs différents dans la troisième période illustrait cet état d’esprit. Les passes décisives se multipliaient et la Bosnie prenait définitivement l'eau.
Malgré les absences, l'Equipe de France avait maintenu son ambition de terminer à la première place de la poule dans un système qui conservera les victoires acquises lorsque débutera la deuxième phase des qualifications. Elle est pour l'instant parfaitement dans son plan de marche.