Les Bleus irrésistibles
Portée par un Nicolas Batum au sommet (13 pts, 12 pds, 5 ints) et une défense intraitable l'Equipe de France a étouffé la Grèce (84-68) pour conclure de la plus belle des manières le Tournoi de Paris.
Depuis la triste sortie de route en huitièmes de finale de l’EuroBasket 2017, l’Equipe de France n’avait pas affronté une opposition aussi solide que celle proposée dimanche après-midi par la Grèce et son armada de joueurs Euroleague, à commencer par la traction arrière Kostas Sloukas-Nick Calathes, magnifique sur le papier. Une hydre à deux têtes qu’ont d’entrée tenté de ralentir Edwin Jackson et Axel Julien tandis que Moustapha Fall imposait ses centimètres en l’absence de Ioannis Bourousis, laissé au repos. Le premier quart-temps contre le Monténégro vendredi soir avait permis aux Bleus d’imposer rapidement leur dureté défensive et leur collectif. 48 heures plus tard la recette était identique et le résultat encore plus impressionnant compte tenu de la qualité adverse (22-14, 10e).
Après le passage catastrophique de l’éphémère pivot des Kings Georgios Papagiannis, la Grèce choisissait une option small ball efficace défensivement pendant quelques instants avant que Fall ne la punisse près du cercle. Vincent Collet variait également les options avec Paul Lacombe à la mène ou Charles Kahudi puis Nicolas Batum en poste 4 mais une donnée demeurait inchangée, la remarquable prestation défensive d’ensemble, particulièrement sur les incessants pick n’roll grecs. Autre point positif la qualité des rotations tricolores, tous les joueurs sortant du banc apportant leur écot à l’œuvre globale, à l’image du très bon passage de Mathias Lessort, auteur des premiers points de sa carrière internationale dans le deuxième quart-temps (38-31, 20e).
Le début de deuxième mi-temps était marqué par le show extérieur des deux anciens champions d’Europe juniors Edwin Jackson et Nicolas Batum. En attendant le retour imminent de Nando De Colo, le nouvel arrière de Buducnost en Euroleague, profite de quelques tickets shoots supplémentaires tandis que l’ailier des Hornets porte élégamment son nouveau costume de leader. Au scoring mais également à la création à l’image d’un caviar délivré à Mathias Lessort pour un dunk ou un alley-oop offert à Alain Koffi, provoquant les grondements de satisfaction de Coubertin. Son récital agrémenté de son record de passes décisives étaient la source de tous les maux pour une Grèce en manque de solutions (65-51, 30e). Sa sortie ne permettait pas aux Hellènes de réduire l'écart malgré les effort de Sloukas. A quatre jours de son déplacement en Bulgarie les Bleus ont enregistré la plus large victoire de leur histoire contre leur ancienne bête noire. Pas si anecdotique que ça.
France bat Grèce 84-68
Vincet Collet :"C'était un match intéressant contre un adversaire plus fort. L'enjeu n'était pas le même et la détermination était clairement chez nous. C'est lié au fait de jouer à domicile. Même si Nicolas Batum a été dantesque, c'est une victoire collective. Je suis très content mais il ne faut surtout pas tomber dans le relâchement. Ce sera sans doute plus compliqué en Bulgarie jeudi soir. On peut s'attendre à des choses tactiques plus évoluées que ce soir. Il n'y a par exemple eu aucune prise à deux sur Nicolas Batum qui a fait briller tout le monde au poste 4. Dès demain nous allons retrouver des joueurs dominants. Gagner deux fois cette semaine nous qualifierait virtuellement pour la Coupe du Monde. L'état d'esprit positif doit rester une obsession pour nous."
Nicolas Batum : "Ce que j'aime avec ce groupe c'est que tout le monde est concerné. C'est plaisant. Tous les joueurs ont apporté. En deuxième mi-temps pas mal de choses sont allées de mon côté. Avec si peu d'entraînements c'est intéressant surtout face à une équipe comme la Grèce. Je suis de plus en plus dans la création et je n'ai jamais été un grand scoreur. Responsabiliser les gens autour de moi c'est mon job, c'est mon rôle. Comme Boris le faisait. Sauf que moi je peux tirer à trois-points ! Je suis très honoré d'être capitaine de l'Equipe de France. Depuis une dizaine d'années nous avions le même groupe. Une nouvelle ère débute et pour faire une sélection de 12 ce n'est pas évident. Cela montre que la formation française est très bonne et cela suit au niveau des équipes de jeunes."