Sans tour de chauffe
L’Equipe de France lance sa Coupe du Monde dimanche à 14h30 (en direct sur Canal + Sport Weekend) face à l’Allemagne, l’adversaire le plus dangereux de sa poule.
Axel Toupane en rigole. "L’Australie a battu les Etats-Unis. L’Allemagne a battu l’Australie de 20 points. Les raccourcis sont vite faits. Mais c’est de la prépa. On sait que cela importe peu." Le nouvel ailier de Malaga a le sourire mais il sait que l’Equipe de France est déjà sous pression au moment de débuter sa Coupe du Monde à Shenzhen. Son premier adversaire l’a éliminé lors des huitièmes de finale de l’Euro 2017 et a continué de progresser depuis. Il s’appuie toujours sur la vista d’un des meilleurs sixième homme de la NBA, Dennis Schröder, et sur une phalange de role players particulièrement performants dans leur domaine et que le meneur du Thunder se plaît à faire briller.
Certains ont réussi à se faire une place plus qu’anecdotique en NBA à l’image des intérieurs Daniel Theis (Celtics) et Maxi Kleber (Mavericks). D’autres brillent en Euroleague comme Johannes Voigtmann (Vitoria) ou Danilo Barthel (Bayern Munich). De la taille et du shoot donc, mais une profondeur de banc plus limitée sur les postes arrière où la Schröder dépendance guette : "Il est très rapide et aime attaquer le panier. Je sais que je vais avoir un gros rôle à jouer. A moi de bien communiquer avec mes coéquipiers", a reconnu Rudy Gobert.
Le retour de son sémaphore, absent en 2017, change bien évidemment la donne pour des Bleus qui ont désormais les armes pour fermer l’accès à la raquette et ainsi limiter les décalages pour les redoutables shooteurs de la Mannsachft. "Je l’ai revu deux fois ce match de l’Euro… Il y a des choses à prendre mais cela reste un match du passé. Nous sommes mieux armés. Et eux aussi", insiste Vincent Collet qui souhaite ne pas "s’ajouter un boulet au pied" dans l’optique de la qualification en quarts de finale et si possible à la première place des deux phases de poule.
Pour ce faire, griller un joker d’entrée pourrait s’avérer problématique. "Ce n’est pas mieux de débuter par l’adversaire le plus fort. Mais à deux jours près ça ne change pas grand-chose et on s’était préparé en conséquence", positive Vincent Collet qui pourra compter sur un effectif au complet et sans pépins physiques, les joueurs ayant eu le temps d’effacer les effets du décalage horaire et de s’habituer à un environnement propice aux coups de froid. Les effets conjugués de la chaleur humide et de la climatisation ont ainsi fait des ravages à leur arrivée en Chine. "Le médecin a utilisé tout son stock de médicaments", sourit un coach à son tour touché.
Une victoire dimanche sera le meilleur des remèdes, alors que l’Equipe de France ne s’est pas fait une spécialité de jaillir des starting blocks lors des dernières compétitions internationales, battue d’entrée en 2012 (Jeux Olympiques – Etats-Unis), 2013 (EuroBasket – Allemagne), 2014 (Coupe du Monde – Brésil), 2016 (Jeux Olympiques – Australie) et 2017 (EuroBasket – Finlande). Cette fois le droit à l’erreur est moindre avec la formule 2019. Les Bleus chercheront donc à sortir les barbelés d’entrée, la condition sine qua non pour faire ce qui les rend redoutables : avaler les espaces. "Si on ne peut attaquer que demi-terrain, nous aurons des difficultés. Mais pour avoir cette alternance il faut la mériter… et donc défendre", précise Vincent Collet. Après plus d’un mois de préparation les grandes manœuvres débutent dimanche.