Sur de bons rails
L’Equipe de France a parfaitement débuté la Coupe du Monde en dominant l’Allemagne à Shenzhen (78-74) dans le sillage d'un Evan Fournier décisif (26 points, 10 rebonds).
Tout n’a pas été parfait. Forcément. Logiquement. Mais pendant dix minutes, les dix premières de sa Coupe du Monde, l’Equipe de France s’est présentée sous un jour terriblement séduisant. Celui dont le staff technique rêvait depuis des mois déjà. Depuis que les Bleus avaient concédé 50 points en deuxième mi-temps du huitième de finale de l’EuroBasket 2017 contre l’Allemagne.
Le feu-follet Dennis Schröder avait, à l’époque, découpé une défense aux abois. Dimanche soir à Shenzhen, il a vécu un début de rencontre cauchemardesque, à l’image de son équipe. Les Allemands ont tout raté, de près, de loin. Face au cercle, sur le côté. A bout portant (1/17 après un quart-temps). Cueillis parfois par des Tricolores verticaux qui avaient envoyé six ballons dans le ciel chinois à la pause. Une mi-temps atteinte avec 16 longueurs d’avance que peu de pronostiqueurs, même réputés optimistes, auraient annoncé.
Il y aura bien eu un léger trou d’air de trois minutes sanctionné par un 0-13 du pire effet (de 21-4 à 21-17). La balle s’était alors arrêtée de vivre et Schröder avait pu retrouver un peu de rythme pour alimenter notamment le pivot de Vitoria Johannes Voigtmann. Rentré sans succès dans ses rotations, Vincent Collet relançait son cinq majeur qui enchaînait sur un spectaculaire 15-3, porté par un Amath M’Baye irréprochable des deux côtés du terrain et plus scoreur que jamais (13 points). Au retour des vestiaires, il était suppléé dans l’exercice par un spécialiste du genre. La France déroulait ses systèmes pour libérer Evan Fournier, le roi des espaces, grands ou petits. L’arrière du Magic semait la panique dans l’organisation défensive de la Mannschaft et alimentait son compteur personnel, tout en oubliant pas de délivrer quelques offrandes pour permettre à M’Baye de battre son record de points en sélection.
L’écart enflera jusqu’à 24 unités (52-28), avant qu’une brusque poussée de fièvre des shooteurs teutons ne transforme une potentielle promenade de santé en véritable empoignade. Voigtmann servait à nouveau de détonateur et Schröder commençait à virevolter pour provoquer un 2-18 express. De quoi potentiellement trembler. Potentiellement seulement, Evan Fournier reprenant son numéro de génial soliste pour conserver un matelas de sécurité. Matelas troué cependant par un Voigtmann incandescent, transformant l'inquiétude en début de panique (71-68). Un de ses rares tirs ratés à 50 secondes du buzzer offrira un répit salvateur aux Bleus, Evan Fournier achevant les derniers espoirs allemands sur la possession suivante puis aux lancers-francs. Après 24 heures seulement, la route des quarts de finale s'est déjà en partie dégagée pour l'Equipe de France.
France bat Allemagne 78-74
Les réactions
Evan Fournier : "On a commencé avec une grande intensité. Ils ne pouvaient rien faire. Nos pertes de balles et les rebonds offensifs les ont relancés. Les premiers matches sont toujours compliqués parce que tu veux parfois trop bien faire. Globalement c’est satisfaisant. On voit notre identité défensive même s’il faut encore monter en régime. Sur la fin Voigtmann balance des prières et c’était compliqué parce qu’il fallait surveiller Schröder également. Nous n’aurions jamais dû nous retrouver dans cette situation. Personnellement la balle m’est venue. Sur la fin on a répété le même système et j’ai essayé de faire les bons choix."
Vincent Collet : "Nous avons été impressionnants défensivement pendant huit minutes. Il n’y a pas eu un seul tir facile. Nos joueurs ont été intelligents, agressifs. Malheureusement quelques erreurs leur ont permis de réduire l’écart. Nous devons reconnaître que l’Allemagne a réussi des tirs fantastiques en deuxième mi-temps. Parfois l’attaque trouve des solutions et cela a été le cas. Avec le momentum il nous ont menacés mais nous avons montré l’état d’esprit qu’il fallait pour gagner. Leur victoire contre l’Australie en préparation les avait installés dans une confiance que nous avons tout de suite cassée. Ensuite l’ouverture du banc n’a pas été bonne mais nous avons réussi une nouvelle accélération. Ce soir nous avons vu nos points forts et nos points faibles. Progressivement on devra s’améliorer sur ces points faibles, les pertes de balle et le rebond. Andrew Albicy a considérablement gêné Schröder même s’il sort de sa boîte comme tous les grands joueurs."