Pas le même monde
L’Equipe de France a largement dominé la Jordanie (103-64) pour assurer sa place au deuxième tour. Elle jouera la première place de la poule face à la République Dominicaine.
Installés dans leur chambre lundi soir, les Jordaniens, avant de sombrer dans le sommeil, fantasmaient peut-être sur un retentissant exploit face à l’Equipe de France. A 4 minutes de la pause les hommes de Joseph Stiebing y croyaient sans doute encore un peu. Mais la réalité est implacable. Et les Bleus sont un peu trop pour la 49e nation mondiale. Trop vite, trop hauts, trop forts. Pas toujours irréprochables mais clairement dans une autre catégorie que leur adversaire du soir. En 240 secondes ils ont donc plié l’affaire et presque fait oublier leur passage à vide qui vit notamment la Jordanie passer un 17-8 légèrement gênant à cheval sur les deux premiers quarts-temps. La Coupe du Monde avait vécu quelques instants plus tôt la première surprise de la compétition avec l’élimination de l’Allemagne par la République Dominicaine. Les Bleus ont fait ce qu’il fallait pour éviter toute déconvenue.
Vincent Collet avait pour l’occasion choisi de bousculer son cinq majeur, Axel Toupane et Frank Ntilikina débutant la rencontre. Un coaching payant puisque les deux invités se lançaient dans un plaisant concours de loin, enchaînant cinq tirs primés consécutifs pour créer le premier écart (25-14). La suite aura été plus poussive, l’improbable meneur gominé Mahmoud Abdeen faisant apprécier son adresse extérieur jusqu’à une accélération aussi fulgurante que fatale. 20-0 au total pour s’offrir de longues minutes de tranquilité.
Lundi midi, lors du traditionnel point presse des Bleus, Evan Fournier avait souri à l’évocation du cas Ahmad Al Dwairi, auteur de 34 points en ouverture. "On va voir comment Rudy peut gérer ça tout seul", avait-il répondu quant à la tactique défensive envisagée pour le stopper. Le géant du Jazz a effectivement totalement éteint son vis-a-vis, ajoutant une intéressante moisson au rebond et quelques dunks pour s’offrir un double double express (16 points et 13 rebonds en 22 minutes).
Dès lors le seul suspense consistait à deviner le montant de l’ardoise final. Il sera finalement de 39 unités, le staff laissant au repos pour la soirée Nicolas Batum et Louis Labeyrie, victime d’une contracture à la cuisse après 90 secondes sur le terrain. Ce match facile était également l’occasion pour Nando De Colo de retrouver des sensations, tantôt au shoot, tantôt à la création. Avec deux victoires la France est déjà qualifiée pour le second tour à Nankin. Son objectif reste cependant inchangé : s'y présenter avec un bilan immaculé.
France bat Jordanie 103-64
Les réactions
Rudy Gobert : "On voulait respecter l’adversaire dans ce match et l’utiliser pour progresser. C’est ce qu’on a fait. On a bien communiqué en défense à part un moment en deuxième quart-temps. Al Dwairi a fait un bon premier match. Comme compétiteur tu as envie de limiter le meilleur joueur adverse. On a un bon staff et ils m’avaient préparé quelques vidéos de ce qu’il faisait bien. Je me suis assuré qu’il ne marque pas autant qu’hier. En attaque l’important c’était le partage, trouver le joueur ouvert."
Vincent Collet : "Nous avons été globalement sérieux malgré quelques petites erreurs au début par suragressivité. Cela a occasionné des trous d’air d’autant plus qu’ils ont eu une belle réussite. Malgré tout la même pression défensive et l’application ont fini par faire la différence. Ensuite nous n’avons pas baissé le pied malgré l’écart. C’est satisfaisant même si c’est anecdotique. Le retour aux affaires de Nando De Colo est positif. Maintenant on doit se projeter sur le prochain match et le deuxième tour, on sait que l’on va jouer deux très fortes équipes, la Lituanie et le Canada. Ça sera un autre niveau dans 4 jours."