Puissance et alternance
Avec Vincent Poirier, le pivot du Bayern Munich Mathias Lessort a imposé sa loi dans la raquette face à la République Dominicaine.
C’est un duo improbable mais qui se construit depuis plusieurs semaines. Mathias Lessort-Vincent Poirier. Entre eux aucun dissentiment. Deux pivots aux profils différents, deux postes 5 qui se retrouvent ensemble sur le terrain. Jeudi soir contre la République Dominicaine, l'association a fonctionné à merveille, permettant notamment au nouveau joueur du Bayern Munich de punir son vis-à-vis près du cercle et de terminer à 11 points, 4 rebonds et quelques dunks bien sentis. "J’étais défendu par un poste 4 et donc j’ai eu les ballons", souriait le Martiniquais. "Tout dépend des matchups. S’ils avaient changé on aurait fait jouer Vincent poste bas. Toute la préparation j’ai joué avec lui. Ce n’est pas nouveau, on travaille ça à l’entraînement. Il faut voir comment se placer, trouver des automatismes, chacun laisser l’espace à l’autre."
Scotché au banc face à l’Allemagne lors du premier match du tournoi, Mathias Lessort a su rester patient et affiche une belle rentabilité sur ses entrées en jeu (18 pts en 39 minutes au total). "A chaque match sa vérité, ses opportunités. Il faut que je sois prêt, c’est tout", estime-t-il. "C’est une question de style, de matchups. Certains matches nous allons dominer dessous, d’autres à l’extérieur. Il faut savoir exploiter les faiblesses de l’adversaire. Ce soir on savait que ce serait à l’intérieur. On a réussi à freiner leurs contre-attaques, leur point fort. Si on parvient à garde les équipes sur du demi-terrain, on va être très dur à jouer."
Après le premier tour de la Coupe du Monde, l’Equipe de France figure à la deuxième place de la compétition à la réussite à trois-points avec un remarquable 52,6% derrière l’arc. Le résultat notamment de la qualité des tirs pris par les Tricolores et de l’alternance que permet le fait de servir des pivots dominateurs près du cercle (26,0 point à 65,0% pour le trio Gobert-Poirier-Lessort). "On beaucoup insisté là-dessus", précise celui qui va retrouver l’Euroleague dans quelques semaines en Bavière. "L’adresse c’est lancer une pièce. Mettre la balle à l’intérieur permet de libérer les shooteurs." Mais attention au retour de flamme. A partir de samedi, l’opposition sera tout autre sous les cercles. A commencer par la Lituanie et sa raquette 100% NBA Domantas Sabonis-Jonas Valanciunas.