Comme dans un rêve !
L’Equipe de France est qualifiée pour les demi-finales de la Coupe du Monde après sa victoire 89-79 sur les Etats-Unis. Un exploit monumental.
Les yeux dans les yeux. Ils voulaient les jouer les yeux dans les yeux. Et c’est ce qu’ils ont fait. La NBA continue de faire rêver. Mais depuis 20 ans, les Français ont appris à la découvrir puis à l’apprivoiser. Mercredi soir, ils voulaient la dominer.
La première mi-temps a été l’application parfaite de tout ce que le staff technique tricolore souhaitait voir appliquer. A commencer par le contrôle du rebond. Principale faiblesse tricolore depuis le début de la compétition, les Français ont fait des dégâts dans ce domaine des deux côtés du terrain. Avec le double avantage de s’offrir des secondes chances mais également de priver les Américains du jeu de transition qu’ils affectionnent. Et sur demi-terrain, les extra-terrestres deviennent presque mortels. Kemba Walker parfaitement contenu par la paire Ntilikina-Albicy, c’est Donovan Mitchell qui créait le jeu.
En face, patiemment, les Bleus plaçaient la balle dans les mains d’Evan Fournier et insistaient plus que jamais sur la présence poste bas de Rudy Gobert. Le pivot du Jazz renvoyait rapidement sur le banc Myles Turner puis imposait ses centimètres près du cercle, provoquant les fautes pour passer à 10 reprises sur la ligne des lancers-francs avec une réussite remarquable (9 réussites). 12-8 après six minutes, puis 27-22, 36-31, 45-37, la France faisait constamment la course en tête, forte de sa capacité à contrôler le rythme du match.
L’écart atteindra même les 10 unités (63-53) en tout début de deuxième mi-temps avant que Gregg Popovich ne renonce totalement à aligner un intérieur sur le terrain. Le small-ball absolu de Team USA portait alors ses fruits à la faveur de deux tirs primés qui semblaient lui redonner de l’allant et de quelques courts instants d’inattention d’une Equipe de France qui encaissait un 9-20 en cinq minutes. L’éculée expression chaque erreur se paye cash prenait alors toute sa dimension. Deux rebonds échappés, une passe mal assurée et le show Donovan Mitchell pouvait se mettre en branle. 14 points dans le troisième quart-temps. Un bombardement qui laissait le bateau France proche du chavirage.
Mais les marins bleus souquaient ferme et colmataient les brèches autour d’un Rudy Gobert gigantesque au rebond. Frank Ntilikina sortait deux énormes tirs pour reprendre le momentum. Un spectaculaire 13-2 redonnait l’avantage à la France sur une nouvelle pénétration de Fournier puis un dunk de Gobert (80-76). L’exploit était là, le rêve à portée de main. Celle de Ntilikina à nouveau. Celle de Gobert qui contrait tour à tour Walker et Mitchell. Les Américains craquaient sur la ligne des lancers-francs. Pas Nando De Colo qui envoyait la France au septième ciel et en demi-finale contre l'Argentine.
France bat Etats-Unis 89-79