"La pression n’est pas forcément mauvaise"
Champion d’Euro U20 en 2010, Nicolas Lang (1,98 m, 30 ans) retrouve l’Equipe de France avec une seule idée en tête : qualifier les Bleus pour l’EuroBasket 2022.
Quel est votre sentiment aujourd’hui alors que vous retrouvez l’Equipe de France dix ans après votre titre européen en U20 ?
C’est un joli clin d’œil. Notamment de retrouver Andrew Albicy qui était la pièce maîtresse de l’équipe et qui a terminé MVP du tournoi. Ça me fait très plaisir d’être là.
Cette compétition en 2010 n’avait pourtant pas été la plus réussie de vos campagnes chez les jeunes…
C’était la pire… J’ai connu beaucoup de très bons moments lors de mes trois campagnes en jeunes. Aller en Nouvelle-Zélande disputer une Coupe du Monde par exemple. Même si je pense que nous aurions pu faire mieux (8e) ça reste incroyable. L’Euro U20 n’a pas toujours été simple pour moi mais à la fin avoir une médaille d’or… La finale c’était le match parfait et ce sont des souvenirs que je n’oublierai jamais.
La génération 90 n’était pas la plus attendue mais avec le recul elle a produit quatre internationaux et plusieurs professionnels. Quel regard portez-vous sur son évolution ?
C’est une génération solide. Nous n’avons pas eu ce joueur top 15 d’une draft NBA comme d’autres génération mais beaucoup de joueurs ont fait de belles petites carrières en Jeep®Elite et un peu plus haut comme Andrew Albicy, Paul Lacombe qui est en Euroleague, Jonathan Rousselle à Bilbao. Et certains qu’on attendait un peu moins. Je pense à Alexandre Gavrilovic qui est en Champions League. A part Andrew qui a commencé très jeune à jouer en pro, nous n’étions pas sous les projecteurs et chacun a dû rentrer par la petite porte, faire son trou, grappiller des minutes. Il n’y a pas de vérités dans le basket mais aujourd’hui, à 30 ans, nous sommes encore nombreux à haut niveau.
Imaginiez-vous un jour retrouver l’Equipe de France ?
Il ne faut jamais se fixer de barrières… Mais sur mon poste il y a un De Colo, un Fournier. Même si j’étais à l’ASVEL et champion de France je connaissais assez le basket pour ne pas me dire : cet été je vais aux JO ! Je n’attendais pas chaque annonce de sélection devant mon téléphone. Tu es spectateur mais ces phases de qualification te permettent de pouvoir venir en Equipe de France si tu fais un bon début de saison.
Quel a été votre sentiment lorsque vous avez découvert votre dotation dans votre chambre ?
Cela fait dix ans que je n’en ai pas eue ! Et je n’ai joué pour aucun club qui avait Jordan comme équipementier ! Ça me fait plaisir de porter ce maillot. Mon seul regret c’est que mes deux enfants et ma femme ne puissent pas venir pour le match. Mais je lui ai demandé d’enregistrer… si elle y arrive.
Comment vivez-vous le fait de n’avoir que quatre jours pour vous préparer pour une échéance très importante pour le basket français ?
Je n’ai aucun souci là-dessus. Tu me ferais jouer un match de basket pour une qualif demain contre mon fils, je serais à fond. J’ai toujours aimé la compétition. Je vais adorer cette semaine. Je n’ai pas besoin qu’on me répète l’importance de cette qualification. La pression n’est pas forcément mauvaise. L’urgence te pousse à être beaucoup plus concentré. Il faudra bien travailler cette semaine pour être prêt vendredi.
Et la perspective de jouer sans le soutien du public…
Jouer à huis clos est particulier et c’est bien que tout le monde ait eu l’occasion de faire quelques matches avec son club. Dans ce contexte il est vraiment important de communiquer et d’avoir un banc qui soutient. C’est vraiment un groupe contre le groupe d’en face avec personne d’autre pour t’encourager. La cohésion est primordiale.