Cordinier reprend son vol
Après avoir découvert l'Equipe de France en février dernier, Isaïa Cordinier (1,96 m, 24 ans) s'est installé dans le cinq majeur des Bleus à la faveur de performances impressionnantes avec Nanterre 92.
Andrew Albicy, Paul Lacombe, Mathias Lessort ou encore Amath M’Baye ont remporté une médaille de bronze avec les Bleus lors de la Coupe du Monde 2019. Leur place lors de la compétition mondiale, ils l’ont notamment obtenue en brillant à l’occasion des fenêtres de qualification. Des rendez-vous qui nourrissent les réflexions du staff technique de l’Equipe de France, comme en février dernier suite aux débuts de Guerschon Yabusele. "Ces joueurs on les utilise pour gagner les matches mais on les regarde aussi pour la suite", remarque Vincent Collet. A Pau, celui qui a sans doute marqué le plus de points est Isaïa Cordinier.
L’arrière de Nanterre 92 est arrivé dans le Béarn dans une forme éblouissante. 3e évaluation française de la Jeep®Elite (14,4 pts, 6,2 rbds), 7e évaluation d’EuroCup (15,8 pts, 5,8 rbds, 3,0 pds), son choix de rester en banlieue parisienne cet été semble pleinement pertinent : "Je savais qu’à Nanterre j’avais des responsabilités qui m’attendaient. Je m’entends très bien avec Pascal Donnadieu et c’est devenu presque comme une seconde maison."
En Equipe de France, Cordinier a été logiquement installé dans le cinq majeur et a séduit. Non pas par des chiffres qui donnent le tournis mais par un engagement constant des deux côtés du terrain et une capacité à apporter dans des domaines déterminants lorsqu’il s’agit de construire la meilleure équipe possible : intensité, rebond, justesse, défense. "Je voulais montrer que j’avais progressé et que je pouvais apporter plus que lors de mes deux premières sélections. Mais il ne fallait pas tomber dans le piège et vouloir trop en faire", note-t-il.
Drafté en 2016 par les Atlanta Hawks, ses droits ont été depuis cédés aux Brooklyn Nets qui surveillent de près son évolution. Trois ans après sa décision d’effectuer une saison blanche pour soigner ses genoux, Cordinier devrait être particulièrement courtisé dans quelques mois. "Je me lève tous les matins et je travaille pour aller un jour en NBA. Et je suis quelqu’un d’assez têtu", sourit-il à propos de son avenir américain. Mais en attendant c’est l’Equipe de France qui profite de sa polyvalence. A 24 ans, celui qui rêve de marcher dans les pas de son père Stéphane, 72 fois international en handball et présent aux Jeux Olympiques d’Atlanta en 1996, a peut-être signé un long bail avec la sélection.