Arrivé sur le tard dans le circuit professionnel, Maxime Roos (2,02 m, 25 ans) est un cas à part. Partenaire d’entraînement il y a 18 mois, il va connaître sa première sélection avec les Bleus samedi soir face au Monténégro.

jeudi 18 février 2021 à 14:19 par Par Clément Daniou, à Podgorica

Que de chemin parcouru pour l’ex-joueur de l’entente Le Chesnay-Versailles. Encore joueur de troisième division régionale à sa majorité dans un club où il venait pour "s’amuser avec ses potes", Maxime Roos est aujourd’hui en passe de revêtir pour la première fois le maillot Bleu en compétition officielle samedi face au Monténégro. Sorti de nulle part, l’ailier longiligne savoure le moment. Lui qui regardait encore Thomas Heurtel remporter des médailles avec l’Equipe de France il y a quelques années à la télé est désormais son coéquipier, se régalant des caviars distribués par l’ancien meneur du Barça à l’entraînement. "Je regardais les mecs à la télé, je me disais que ce serait fou d’être à leur place", a-t -il déclaré tout sourire lors de sa première conférence de presse. "C’est pour ça que je vois ça comme une chance d’être ici. Avec le parcours que j’ai eu, avoir la chance de côtoyer ces joueurs-là, c’est quelque chose d’assez incroyable pour un jeune joueur."

Et si Maxime Roos reste particulièrement humble dans ses premières déclarations, sa place dans les 12 joueurs sélectionnés pour participer à la dernière fenêtre de ces Qualifiers à l’EuroBasket 2022 n’a en aucun cas été volée. Auteur de sa meilleure saison en carrière avec son club formateur des Metropolitans 92 avec qui il tourne à 7 points et 3 rebonds de moyenne en un peu moins de 20 minutes passées sur le parquet, Roos a le profil idoine pour Vincent Collet. Capable d’alterner sur les postes 3 et 4, il est exclusivement utilisé en tant qu’intérieur fuyant par le coach des Bleus. Profitant de ses qualités physiques et athlétiques bien au-dessus de la moyenne, il aura un vrai rôle à jouer en relais d’Amath M’Baye. "Je sais que j’ai un profil atypique", note-il. "Surtout sur le poste 4 où je suis un poids léger. Mais je cours plus vite que la moyenne, je saute aussi au-dessus de la moyenne. Je suis long, mobile, capable de switcher en défense. L’apport va surtout se jouer dans ces domaines."

Les pieds sur Terre malgré les déclarations élogieuses de Vincent Collet à son sujet lors de l’annonce du groupe en janvier dernier, Maxime Roos est prêt à apporter son écot face à une équipe monténégrine généralement en souffrance face à ce type de profil. Et même si aucune minute ne lui sera offerte, il est prêt à mettre en valeur les différents progrès observés cette saison. "Je prends ça comme un tremplin. C’est bien de progresser, c’est bien d’en être arrivé-là mais pour l’instant je n’ai rien montré. Il faut confirmer mon bon début de saison ça sur les deux matchs qui arrivent, selon le temps de jeu que j’aurai."

Serein, le joueur de 26 ans est arrivé à un nouveau moment décisif dans sa jeune carrière. Encore sous contrat avec les Metropolitans 92 jusqu’à la fin de saison, ses premiers pas avec les Bleus pourraient être largement scrutés par des clubs jouant au niveau supérieur. "C’est la grande interrogation. Il y a un bon projet chez les Mets, une nouvelle salle à venir et des ambitions européennes donc on verra." Avant de conclure sur une note plus philosophique, porteuse d’espoir pour de nombreux jeunes basketteurs. "Je suis arrivé sur le tard dans le monde professionnel. Mais chacun à son parcours, c’est ce que je répète aux jeunes quand je vais à leur rencontre. Les opportunités peuvent arriver à n’importe quel moment, il ne faut jamais rien lâcher". À Podgorica, il semblerait qu’une nouvelle se soit présentée sur son chemin.