MONUMENTAL
Deux ans après son exploit en quart de finale de la Coupe du Monde, l’Equipe de France a de nouveau déboulonné les stars NBA de leur piédestal : 83-76.
Le premier frisson aurait dû venir de la Saitama Super Arena dès le deuxième jour des Jeux. Un France – Etats-Unis en basket. Pluie de stars NBA dans un pays fasciné par les vedettes américaines. Mais la magnifique salle qui avait accueilli la phase finale de la Coupe du Monde en 2019 est malheureusement un immense bateau vide de 22.000 places. Une vision d’une tristesse absolue tant l’écrin est beau. "Ça m’a mis un coup la semaine dernière quand j’ai appris qu’il n’y aurait pas de fans", avait reconnu Evan Fournier avant le début des Jeux. La fête n’est en effet pas complète face à ces gradins déserts et le silence qui accompagne les rencontres ne rend pas justice aux acteurs du jeu.
Les meilleurs d’entre eux étaient pourtant présents dimanche soir avec en tête de liste celui que beaucoup considèrent comme le meilleur joueur du monde, Kevin Durant. C’est pourtant Evan Fournier qui aura été le plus en vue lors des premières minutes. L’arrière des Celtics a multiplié les prises d’initiative et avait déjà inscrit 12 points à la pause. L’autre élément central de l’attaque tricolore était la recherche du jeu intérieur face à une Team USA peu équipée dans ce domaine. Les troupes de Vincent Collet cherchaient à servir Rudy Gobert et Moustapha Fall, plutôt avec succès, mais l’absence totale de réussite au-delà des 6,75 m (1/11 en 20 minutes) ne leur permettait pas d’en tirer pleinement profit.
En face les Américains se reposaient sur ce qu’ils maîtrisent le mieux : des balles perdues provoquées et instantanément transformées en bijoux de contre-attaques. Avec en bonus le talent individuel extraordinaire de Damian Lillard capable de décocher des flèches lointaines à n’importe quel instant. Sans s’en rendre compte ou presque la France décrochait petit à petit et pointait à -8 (37-45) au moment de rejoindre les vestiaires.
Les Bleus n’ont cependant pas dévié de leur plan de jeu et même tenté d’enfoncer le clou en alignant les tours jumelles Rudy Gobert et Vincent Poirier pour débuter la seconde mi-temps après la sortie rapide de Timothé Luwawu-Cabarrot. Une option payante puisqu’elle provoquait rapidement la quatrième faute de Kevin Durant tandis que Fournier poursuivait son festival. Des tirs dans toutes les positions et parfois d’une incroyable difficulté. Celui qui n’avait pas caché sa frustration de ne pas avoir été retenu pour Rio en 2016 n’a pas l’intention de faire de la figuration. Les défenseurs US obligés d’être plus vigilants à l’extérieur le ballon pouvait arriver plus facilement près du cercle. Une superbe séquence de Nando De Colo tout à coup bouillant ponctuait un spectaculaire 25-11 sur le quart-temps pour reprendre le contrôle des opérations (62-56).
Mais les Etats-Unis demeurent capables de séries éclair et la France a pu le constater. Son attaque devenue tout à coup plus stagnante, elle encaissait un 1-13 initié par Jrue Holiday. Le tout récent champion NBA avec les Bucks n’est pas le visage le plus connu de sa sélection et il a beau avoir débarqué à Tokyo dans la nuit de vendredi à samedi, sa puissance pour un arrière et sa capacité à trouver des angles pour pénétrer en font un joueur décisif. A -6 la France aurait pu s’effondrer mais le retour de Yabusele, un tir de Batum puis deux énormes shoots de Fournier la propulsaient définitivement en tête.
Le premier frisson est finalement devenu un tremblement de terre. Dès la première journée du tournoi les stars NBA sont à terre. Et l'Equipe de France a porté le premier coup.