La revanche du maudit
Evan Fournier a longtemps cru qu’une fois encore les Jeux se refuseraient à lui. A Tokyo, pour sa première expérience olympique, il brille de mille feux.
Il n’avait pas digéré sa non sélection aux Jeux Olympiques de Rio en 2016. Et lorsque la pandémie du COVID-19 a entraîné le report de ceux de Tokyo, avec un calendrier NBA incertain, Evan Fournier a, selon ses propres mots, cru qu’il était "maudit".
Alors depuis son arrivée au Japon, et même si l’absence de public a douché son enthousiasme, l’ancien arrière du Magic et des Celtics, croque à pleine dents dans ces Jeux qui l’ont fait rêver enfant. Sur le terrain il a livré deux immenses performances. 28 points face aux Etats-Unis puis 21 unités contre la République Tchèque. Seul l’extra-terrestre Luka Doncic a fait mieux au scoring. A 21 reprises seulement en 59 matches aux Jeux Olympiques la barre des 20 points avait-elle été dépassée. Fournier l’a fait à deux reprises en deux soirées. Et dès dimanche, son entraîneur Vincent Collet célébrait ses louanges : "Evan a été incroyable. Je ne veux pas utiliser des adjectifs trop forts, mais il a réussi des tirs très importants. Pour réaliser ce genre de performance, il faut de la constance, c’est sûr. C’est le plus important. Mais il faut aussi des joueurs qui peuvent mettre des tirs que personne d’autre ne peut réussir."
En NBA Fournier tournait à 17,1 points de moyenne cette saison avant son transfert à Boston et des difficultés liés au COVID qui ont fait chuter sa production. A Tokyo, le Charentonnais prouve, s’il en était encore besoin, qu’il est un scoreur d’exception. Agent libre, il pourra négocier avec qui bon lui semble à compter du 2 août et signer à partir du 6. Un calendrier qui s’entrechoque avec celui des Jeux. Les médias américains en ont donc rapidement déduit que le Français profitait de la scène olympique pour se mettre en valeur. "Pour être honnête pas du tout", a-t-il répondu. "Le contexte FIBA n’a rien à voir. Mon agent s’occupe de tout et moi je suis à 100% ici. Je n’y pense même pas."
A 28 ans, Evan Fournier semble avoir franchi un nouveau cap en Equipe de France. Déjà meilleur marqueur du groupe à la Coupe du Monde 2019 son impact sur et en dehors du terrain est encore plus évident en 2021. "C’est notre leader offensif. On le savait avant même avant qu’on ne se réunisse. Il le sait aussi. Il s’est préparé en fonction. Il s’est comporté en leader pendant toute la préparation", remarque Moustapha Fall. Un leader qui a désormais les quarts de finale en point de mire.