Une classe au-dessus
L’Equipe de France n’a éprouvé aucune difficulté à se défaire de l’Iran (79-62) et se présentera invaincue en quarts de finale. Elle connaîtra son adversaire dimanche.
Les circonstances ont poussé Nando De Colo à évoluer à plein temps au poste de meneur à Tokyo et cette adaptation est un régal pour les yeux. Le maestro est en pleine confiance et a parfaitement servi de réveil matin à l’Equipe de France. Contrôle du rythme, passes laser, pénétrations tranchantes, à 34 ans le joueur de Fenerhabçe ne montre aucun signe d’essoufflement.
Mais l’Iran compte malgré tout de vrais basketteurs dans son groupe, au premier rang desquels Hamed Haddadi. A 36 ans le premier iranien en NBA, qui a surtout couru le cachet en Chine, semble proche de la date de péremption, a terminé le premier quart-temps les mains sur les genoux, au bord de l’apoplexie et paraît toujours aussi grincheux sur un terrain. Mais il a pour lui ses 2,18 m et des doigts de fée qui lui ont permis de maintenir ses troupes à distance respectable après dix minutes bouclées à 8 points, 3 rebonds et 2 passes décisives (22-18).
Mais l’Equipe de France n’est pas à Tokyo pour tricoter. Et en six minutes pour lancer le deuxième quart-temps, elle a totalement fait exploser la zone iranienne avec comme maître artificier Thomas Heurtel (37-21). Le nouveau meneur du Real Madrid était attendu comme un monsieur plus offensivement par Vincent Collet par rapport à l’escouade médaillée de bronze à la Coupe du Monde. Sa participation aux Jeux a longtemps été en doute mais depuis qu’il est à Tokyo, Heurtel épouse pleinement son rôle de joker sorti du banc. Et avec lui tous les remplaçants tricolores ont su profiter du temps de jeu qui leur était octroyé. Frank Ntilikina a pu retrouver ses sensations, Andrew Albicy appliquer une pression défensive qui a totalement désorganisé l’Iran et Timothé Luwawu-Cabarrot a démontré qu’il n’était pas qu’un shooteur dans les coins (46-27).
Bref une belle matinée en forme de mise en jambes avant les choses sérieuses. Vincent Collet a bien pris soin de laisser les titulaires gambader huit minutes ensemble en début de troisième quart-temps avant de rentrer dans ses rotations. L’issue du match ne faisait depuis longtemps plus l’ombre d’un doute. Le relâchement qui a saisi les Bleus étaient dès lors prévisible (62-49). Vincent Poirier se chargeait cependant de stopper la plaisanterie. Comme Heurtel, Poirier est d'une efficacité redoutable offensivement et a trouvé son bonheur à un poste 4 qu'il n'imaginait pas forcément tenir. Les Français clairement supérieurs ont passé la deuxième mi-temps les mains en haut du guidon, attendant clairement d'autres défis plus exaltants.
Le prochain rendez-vous de l’Equipe de France est programmé demain dimanche avec le tirage au sort des quarts de finale à l’issue de la dernière rencontre de la journée, un alléchant Slovénie-Espagne.
Les réactions
Vincent Collet : "Je suis content de terminer premier du groupe. Je pense que nous avons été très sérieux en première mi-temps. C’était moins bon ensuite mais l’Iran a pratiqué un bon basket en s’ajustant à la pression défensive. J’ai dit aux joueurs que tout commence maintenant. Bien évidemment c’est mieux d’être dans le premier chapeau mais ça ne change pas le fait qu’il faudra jouer contre un très bon adversaire et que le quart décide de l’issue d’une compétition. Soit on rentre à la maison soit on joue pour une médaille On va utiliser ces trois jours pour se préparer. On ne sait pas quand ni contre qui mais c’est notre but."
Nando De Colo : "On savait que c’était un match matinal, même très matinal. On n’avait pas l’habitude de se lever aussi tôt. L’avantage d’avoir deux jours entiers entre chaque match c’est qu’on peut prendre le rythme en s’entraînant le matin. Le plus important c’est le rythme. Pendant les Jeux d’habitude tu ne fais que de la révision de systèmes et du repos. Là avec deux jours tu peux réellement travailler. Nous avons récupéré Frank aujourd'hui et c'est important d'avoir l'effectif au complet pour la suite."