L'heure de vérité
A 10h20 mardi l’Equipe de France a l’occasion de retrouver le dernier carré olympique pour la première fois depuis 2000. Elle affronte l’Italie en quarts de finale.
Ils étaient les yeux rivés sur un écran pour suivre le tirage au sort des quarts de finale dimanche soir à Tokyo. Et quand la France a été la première tirée des quatre équipes du premier chapeau, la tension était à son comble du côté des joueurs et du staff de l’Equipe de France. Le destin a désigné l’Italie comme adversaire et s’il convient de prendre toutes les précautions d’usage avant de commenter le tableau olympique, éviter l’Espagne et se retrouver dans la partie opposée à celle des Etats-Unis est bien évidemment ce que les Bleus pouvaient espérer de mieux.
Face à elle se présente cependant un groupe en pleine réussite. Le basket italien a enchaîné les désillusions depuis son improbable médaille d’argent olympique obtenue en 2004 à Athènes mais cet été, alors que les mauvaises nouvelles s’accumulaient (forfaits de ses trois stars Luigi Datome, Marco Belinelli, Danilo Gallinari et de celui qui est attendu comme le futur numéro un de la draft, Paolo Banchero) la Squadra Azzurra a signé un exploit XXL en remportant le TQO de Belgrade, pulvérisant la Serbie en finale. Le sélectionneur Romeo Sacchetti en a profité pour rappeler Gallinari une fois les playoffs NBA terminés et les Italiens ont poursuivi sur leur lancée pour atteindre les quarts de finale des Jeux. "Ils ont fait un TQO exceptionnel", met en garde Vincent Collet. "Ils ont confirmé qu’ils étaient compétitifs aux Jeux Olympiques en ayant perdu que de trois points contre l’Australie. C’est un quart de finale ouvert. A nous de nous préparer le mieux possible pour être dans les meilleures conditions. Nous sommes là où on voulait être."
L’Italie a prouvé par le passé qu’elle n’était jamais meilleure que lorsqu’elle n’était pas attendue. Et ce sera le cas mardi. Les problèmes de genou de Gallinari, qui l’ont limité à 7 minutes contre le Nigeria, affectant encore un peu plus sa cote chez les bookmakers. Sa capacité à artiller de loin la rend cependant dangereuse et parfois irrésistible. "L’Italie est une équipe très agressive avec des intérieurs qui s’écartent à l’image de Nicolo Melli. Ce que je crains le plus c’est que personne n’attendait leur présence. Ils ont surfé sur leur performance du TQO et on sent que leur dynamique est très bonne", estime Vincent Collet. "Par rapport à notre état d’esprit et nos ambitions, l’excès de confiance serait une faute de goût. Ce qu’il faut comprendre c’est que nous allons devoir mériter notre place en demi-finale. L’Italie est une forte équipe qui jouera sa chance avec la même envie et la même détermination que nous."
En 2012 et 2016, l’Equipe de France a connu la frustration d’une élimination en quart de finale. Depuis dix ans, elle a remporté trois médailles européennes et deux médailles mondiales. Un podium olympique est le rêve qui lui échappe. Tokyo 2021 est l’occasion à saisir. "C’est à nous de tracer notre chemin", conclut Vincent Collet.