Interview Isaïa Cordinier : "Je retrouve ma liberté"
Auteur d'une saison 2020-2021 de très haut niveau avec Nanterre, suppléant cet été avec les Bleus jusqu'au stage d'Oshino, Isaïa Cordinier se préparait à faire le grand saut en NBA. Malheureusement libéré par les Brooklyn Nets à une semaine du training camp, le bondissant arrière a parfaitement rebondi chez un cador du circuit européen : la Virtus Bologne.
Isaïa Cordinier s'entrainait depuis plusieurs semaines aux Etats-Unis, à New York plus précisément, lorsque la nouvelle est tombée. Alors que tous les voyants étaient au vert pour une arrivée en NBA, les Nets décident de renoncer aux droits de draft de l'arrière des Bleus, récupérés dans un échange avec les Atlanta Hawks (Isaïa Cordinier a été sélectionné en 44e position lors de la draft 2016). Auteur d'une solide saison avec Nanterre, élu dans le 5 majeur de l'EuroCup, Air Cordinier a d'abord patienté quelques jours avant d'annoncer son retour en Europe, à la Virtus Bologne. Signataire d'un contrat de deux ans, il a fait ses débuts dans le championnat italien ce week-end dans la victoire de son nouveau club face à Trieste, rendant une copie intéressante grâce à ses 6 points (dont deux énormes dunks), 3 rebonds et 2 passes décisives en 14 minutes. Bien installé dans la "ville rouge", il a pris le temps de répondre à nos questions.
Vous étiez déjà aux Etats-Unis pour vous préparer à la saison NBA lorsque vous avez appris que les Nets renonçaient à vos droits. Comment avez-vous accueilli la nouvelle ?
C’est simple, je retrouve ma liberté en récupérant mes droits et ça me permettra de parler avec les franchises que je veux dans le futur, c'est le point positif.
Après une saison particulièrement réussie à Nanterre en championnat comme en EuroCup, vous attendiez-vous à ça ?
Mes droits NBA ne m'appartenaient pas, je n’avais donc pas forcément la main sur le dossier. J’ai travaillé, j’étais concentré sur ce que je pouvais contrôler. Je sais que j’ai bossé, que j’ai fait le job. Le reste, je ne le contrôlais pas.
Deux options se présentaient donc à vous, obtenir un spot pour un camp d’entraînement NBA ou revenir en Europe...
J’ai juste estimé que j’avais attendu assez longtemps et que j’avais envie de jouer. J’aurais pu attendre encore un peu pour un training camp NBA ou une équipe d’EuroLeague mais pour quel rôle ? Pour être quelle option ? L’offre de la Virtus est arrivée et j’ai estimé que c’était une très bonne opportunité pour moi.
Quand on rêve de NBA, était-ce un choix difficile à faire ?
Oui ce n’était pas évident parce que le timing ne l’était pas forcément. Mes droits ont été relâchées une semaine avant le training camp, au début ça a été compliqué. La décision n’a pas été facile à prendre. Après avoir pesé le pour et la contre, Bologne me paraissait être une très bonne opportunité. J’ai parlé avec mon entourage, mon agent et on a fait ce choix-là.
Maintenant que vos droits n’appartiennent plus à aucune franchise NBA, pensez-vous plus facile votre arrivée dans la Ligue dans le futur ?
L’avenir nous le dira. Ce qui est sûr c’est que j’ai plus d’options. Maintenant je suis concentré sur la saison avec la Virtus et on verra ce qui se passera.
Aviez-vous déjà eu des contacts avec Bologne par le passé ?
Tout s’est accéléré lorsque j'ai récupéré mes droits NBA, ça a été l’élément déclencheur. J’ai dit que j’attendais une semaine pour voir ce qui allait se passer et les offres des équipes européennes ont commencé à tomber. La saison avait déjà commencé en Europe, le training camp NBA commençait une semaine après donc j’étais obligé de regarder toutes les options.
Vous arrivez dans une équipe où de nombreux joueurs de renom évoluent sur les postes arrières. Comment comptez-vous vous faire votre place dans cet effectif à rallonge ?
Je vais rester moi-même. Quand tu arrives dans un roster comme ça, il y a forcément de la concurrence mais ça te rend meilleur. Je ne pouvais pas demander mieux comme opportunité. Je vais continuer de faire du Isaïa Cordinier, tout simplement.
Bologne a dépensé beaucoup d’argent cet été, le club a clairement annoncé vouloir jouer en EuroLeague l’an prochain. Sentez-vous une certaine forme de pression depuis votre arrivée ?
Depuis mon arrivée je travaille surtout pour m’intégrer au groupe et connaître tous les systèmes. Il y a un vrai bon groupe de gars, je n’ai pas de pression. J’étais excité de rejoindre une équipe de ce standing pour gagner tous les matchs.
En rejoignant Bologne, vous mettez les pieds chez une grosse cylindrée européenne...
Je pense que la Virtus est une des meilleures organisations en Europe. Ce que le club propose, c’est du top niveau entre le staff et les infrastructures. Ça se rapproche vraiment de ce qui se fait en NBA. Coach Scariolo a passé plusieurs années en NBA et il a voulu apporter cette culture au club. Ils te mettent dans de très bonnes dispositions, tu as juste à te concentrer sur le basket et à performer. Ça fait plaisir de pouvoir être dans une situation pareille.