Rookie time
Hugo Benitez et Ismaël Kamagate, 20 ans tous les deux, ont officiellement rejoint le groupe France pour les fenêtres de qualification pour la Coupe du Monde 2023.
Officiellement partenaires d’entraînement au moment de l’annonce de la composition d’équipe pour le début des qualifications à la Coupe du Monde 2023, Hugo Benitez et Ismaël Kamagate font aujourd’hui pleinement partie du groupe qui prépare les rencontres face au Monténégro vendredi et à la Hongrie lundi. Une promotion pour les deux rookies de 20 ans et un fonctionnement que le staff technique tricolore cherche à mettre en place afin d’injecter en permanence du sang neuf au sein de la sélection. "C’est notre et une volonté de voir beaucoup plus de joueurs sur les fenêtres. Nous avons besoin de renouveler notre groupe et des générations intéressantes à développer." A Pau, les entraîneurs ont fait appel à deux des révélations de la saison passée dans le championnat de France.
Pur produit de la formation bressanne, Hugo Benitez a été pleinement responsabilisé par Savo Vucevic en 2020/21, en Betclic Elite comme en Eurocup. Laurent Legname n’a pas changé d’approche et le jeune meneur poursuit une progression qui en a surpris plus d’un. Barré sur son poste par Killian Hayes, Théo Malédon ou Matthieu Gauzin, il a dû patienter jusqu’à l’été dernier pour découvrir les Equipes de France de jeunes, avec les U20. Sa progression s’est donc faite dans l’ombre mais avec une ambition claire : "Je savais qu’il y avait des joueurs plus forts que moi devant moi. Mais mon objectif c’était avant tout de passer professionnel." Sous la houlette de Pierre Murtin, Benitez a grandi avec son club de Bourg-en-Bresse, dominé le championnat de France U18, confirmé chez les espoirs et saisi sa chance chez les pros.
Saisir sa chance, c’est également son leitmotiv avec les Bleus. D’autant plus nécessaire qu’avec Andrew Albicy et David Michineau ménagés depuis le début du stage, son apport est déterminant. "On sent quelqu’un qui est plutôt sûr de ce qu’il fait. Il n’a pas eu peur et il a joué", se félicite Ruddy Nelhomme. "C’est un meneur avec une culture de la passe. Il ne fait pas n’importe quoi. Il a en tête ses coéquipiers et les consignes du coach. C’est précieux quand on cherche des joueurs capables de faire jouer son équipe." Pour un jeune homme à la culture basket confirmée, côtoyer l’Equipe de France tient du rêve éveillé. "Dimanche soir, quand j’ai vu la Villa Navarre, les dotations, Boris Diaw et Vincent Collet c’était impressionnant ! Mais il ne faut pas être timide. Je ne suis pas quelqu’un qui parle beaucoup dans la vie. Sur le terrain j’essaye d’oublier que ce sont des joueurs que je regardais à la télé il n’y a pas longtemps." Mission pleinement réussie d’après Ruddy Nelhomme : "Il a tenu les séances et nous a permis d’avancer."
Pour son compère de la génération 2001, Ismaël Kamagate, il s’agit d’une deuxième expérience avec les Bleus. Il avait ainsi passé quelques jours à Pau en juillet dernier dans le cadre de la préparation pour les Jeux Olympiques. "Il s’était opposé et avait fait des choses intéressantes", estime Ruddy Nelhomme à propos de ces face-à-face estivaux avec Vincent Poirier, Moustapha Fall ou Rudy Gobert. "Ismaël nous avait bluffés l’été dernier, par ce qu’il fait mais surtout pas sa capacité d’apprentissage", ajoute Vincent Collet. Quatre mois plus tard le pivot du Paris Basketball a encore franchi un cap, passant avec aisance de la Pro B à la Betclic Elite (10,9 pts, 5,4 rbds, 1,8 blk). "On sent un joueur avec une certaine assurance qui domine dans la raquette sur ce qu’il sait faire", remarque l’assistant coach de l’Equipe de France, sous le charme d’un pivot longiligne longtemps passé sous les radars de la détection mais qui voit aujourd’hui une armée de scouts suivre ses moindres faits et gestes.
"Je ne joue pas pour eux !", tranche rapidement le Parisien qui se refuse à trop penser à la draft. "J’essaye de rester dans ma bulle pour ne pas avoir trop d’étoiles dans les yeux." Les recruteurs NBA voient cependant chaque semaine un jeune homme qui s’est tout d’abord imposé grâce à ses qualités de rebondeur-contreur-finisseur et qui affiche désormais une palette offensive intéressante faite de drives et de tirs à mi-distance. Avec les Bleus, il adopte la recette qui a fait son succès en club. "C’est le même process. Courir, prendre des rebonds, finir des alley-oops. Et plus je suis efficace sur ce que je maîtrise et plus j’aurai de crédit." Au point de fêter sa première sélection demain ?