Revenu en France au Paris Basketball en janvier dernier après avoir remporté le titre de Champion NBA avec les Milwaukee Bucks, Axel Toupane (25 sélections, 29 ans) va retrouver les Bleus dans quelques jours lors des matchs de qualifications à la Coupe du Monde 2023.

jeudi 17 février 2022 à 15:25 par Propos recueillis par Clément Daniou

Début janvier, vous avez fait le choix de revenir en France au Paris Basketball, club avec un vrai projet jeunes dans lequel vous avez rapidement dû être un leader. Comment y êtes-vous parvenu ? 

Simplement en restant moi-même, en montrant l’exemple, en amenant mon expérience et mon vécu, en communicant un maximum avec les jeunes et surtout en performant performant. 

Est-ce plus compliqué lorsqu'on arrive en cours de saison ?

Non, c’est quelque chose auquel je m’étais préparé, c’est quelque chose que j’avais envie de faire. C’est un challenge comme les autres, qui a ses difficultés également, chose normale quand tu arrives en cours de saison dans un groupe qui vit déjà ensemble depuis 6 mois. Mais l’intégration s’est bien passée, j’ai vite trouvé ma place et réussi à être performant, ça a facilité l’acclimatation.

Quand les joueurs quittent la France pour les États-Unis, ils sont toujours émerveillés par les infrastructures NBA. Quand on fait le choix inverse, est-ce qu’on a du mal à s’y faire ?

Non parce que dans mon cas, j’ai été formé en France. J’ai fait toute ma formation ici puis quatre années en pro. Après ça, j’ai joué trois ans en Europe, je ne peux pas dire que j'ai joué plusq ici aux Etats-Unis qu'ici. C’est sûr que là-bas les infrastructures c’est le graal mais on fait avec, je m’adapte.

Quelle relation a-t-on avec un vétéran NBA comme Kyle O'Quinn quand on est aussi passé par la Grande Ligue ?

Du respect et de la compréhension. C’est toujours plus facile de communiquer avec quelqu’un qui est passé par là où tu es passé et qui connaît les codes, les rouages. C’est un trentenaire, moi mine de rien je m’approche des 30 ans aussi donc l’âge fait que c’est plus simple qu’avec de très jeunes joueurs. Après c’est quelqu’un qui est bien avec tout le monde, qui a une énergie assez débordante donc il connecte bien même avec les plus jeunes.  

Est-ce que dans ce choix il y a un côté "j'ai réalisé tous mes rêves, je peux me lancer sur un autre projet" ?

Oui et non. Je dis souvent qu’à partir du moment où j’avais réussi à aller en NBA quand personne en France ne pensait que c’était possible pour moi, ma victoire était déjà là. Après je ne me suis pas arrêté à ça, j’avais une liste d’objectifs à accomplir. Je n’ai pas fait tout ce que je voulais faire mais je suis en phase avec moi-même pour me dire que je peux me lancer dans un projet comme celui-ci.

Ce retour en Europe vous permet de retrouver les Bleus, on vous imagine excité à quelques jours du rassemblement…

Oui, bien sûr. Ça fait un plus de deux ans que je n’ai pas joué avec l’Équipe de France donc forcément je suis très heureux. Je suis toujours excité à l’idée de retrouver les potes et de jouer pour défendre les couleurs de mon pays.

Tu avais quitté l’Équipe de France en novembre 2020 pour rejoindre les Warriors et leur camp d’entraînement. Est-ce qu'on peut aujourd'hui affirmer que ce choix vous a ouvert de nouveau les portes de la NBA ?

Oui clairement. C’était l’objectif et le camp des Warriors était la première marche pour y parvenir.

Est-ce particulier de revenir de nouveau sur une fenêtre ?

Non du tout. C’était aussi un objectif et une volonté quand tu reviens en Europe, tu peux plus facilement jouer en équipe nationale. 

L'été prochain, les Bleus joueront l'EuroBasket. La dernière édition en 2017 reste un très mauvais souvenir pour la France... (Axel et les Bleus avaient terminé 12e de la compétition, ndlr).

Même si sur le coup c’était un mauvais résultat, ça a finalement été un élément déclencheur et la naissance de ce nouveau groupe qui par la suite a été médaillé à la Coupe du Monde puis aux Jeux Olympiques. 5 ans après, tu te rends compte que ça a été un moment important pour l'après génération Parker/Diaw/Pietrus qui avait fait de grands résultats. C’était une année de transition mais ça a permis à un nouveau groupe de naître.