Italie-France : Veni, vidi, vici
A l'issue d'un duel particulièrement serré, l'Equipe de France s'est offert un succès en prolongation 78-77 face à l'Italie, à Bologne.
Au moment de pénétrer sur le parquet de l’Unipol Arena Les Bleus n’avaient qu’un entraînement de deux heures dans les jambes depuis leur victoire dimanche dernier contre les Pays-Bas. Si les Néerlandais constituaient un adversaire peu référencé sur la scène continentale et que la France n’avait plus affronté depuis 1989, l’Italie, en revanche, est notre plus vieil ennemi, les deux voisins ayant disputé le premier match de leur histoire en 1926, à Milan. Près de 100 ans et 100 matchs plus tard, la rivalité est toujours d’actualité même si elle n’a pas la dimension d’un France-Espagne.
Vendredi soir, à Bologne, les Tricolores, désormais réduits à 13 après le forfait de Frank Ntilikina, ont souffert pour mettre en place leur jeu d’attaque et ont rapidement été mis en difficulté par une Squadra Azzurra agressive à défaut d’adroite. Pas assez de spacing et de circulation de balle, une difficulté à contrôler le rebond et le festival du futur Jazz, Simone Fontecchio constituaient un cocktail indigeste pour l’Equipe de France. A deux reprises l’écart atteignait ou flirtait avec les 10 points (9-19, 15-24) pour les débuts de coach de Gianmarco Pozzecco, qui avait décidé de laisser sa star Danilo Gallinari sur le banc au coup d’envoi.
Mais l’entrée d’Isaïa Cordinier et plusieurs séquences défensives de haute volée au cœur du deuxième quart-temps remettaient les Bleus sur les rails. Plusieurs stops marquaient le retour du jeu rapide et des tirs ouverts. Elie Okobo les exploitait à la perfection, bientôt suivi par Timothé Luwawu-Cabarrot. La présence des tours jumelles Gobert-Poirier fluidifiait le jeu et débouchait sur un 18-6 autoritaire. Elle ne résolvait pas, en revanche, la problématique du rebond. Les 9 prises offensives offraient trop de deuxièmes chances aux Italiens qui pouvaient dès lors poursuivre leur bombardement lointain (25 tirs à trois-points tentés à la pause) et rester au contact (36-36).
Les débats s’équilibraient dès lors dans une véritable opposition de style, les hommes de Vincent Collet parvenant à profiter de leur avantage intérieur tandis que Fontecchio continuait d’alimenter la marque. En dépit d'un arbitrage maison, la France gardait ses nerfs et ne relâchait pas ses efforts, s'appuyant sur un second cinq particulièrement performant, à l'image d'un Vincent Poirier monumental dans la raquette. Sa défense étouffante ne laissait plus aucune solution à une Italie dans les cordes (60-53, 34') et qui voyait avec soulagement Gallinari sortir de sa torpeur à l'approche du money-time.
Le nouveau joueur des Celtics prenait soudainement les choses en main, enchaînant 8 points en trois minutes alors qu'il était resté muet jusqu'alors. La tension montait d'un cran et Gallinari, encore lui, faisait se lever le public bolognais sur un tir primé à 23 secondes du buzzer pour égaliser (69-69). Les Tricolores ne parvenaient sur la dernière possession qu'à trouver un tir difficile et contesté de Timothé Luwawu-Cabarrot envoyant le match en prolongation.
Cinq minutes supplémentaires que les vice-champions olympiques débutaient idéalement en amenant la balle près du cercle sur Yabusele puis Gobert. Les deux intérieurs punissaient leurs vis-à-vis mais, encore une fois, des rebonds offensifs échappés et quelques lancers-francs abandonnés en cours de route maintenaient l'Italie en vie (78-77). Niccolo Manion puis Marco Spissu manquaient même deux occasions en or de rafler la mise et malgré sa fébrilité sur la ligne de réparation, la France s'offrait un succès sur le fil.