Le maestro
A 33 ans Thomas Heurtel est le joueur le plus capé des Bleus en 2022. Il est également le garant du rythme tricolore et la rampe de lancement du jeu rapide.
Dès le troisième match de préparation, à Montpellier, Vincent Collet avait salué l’apport de son meneur de jeu titulaire. "Thomas a été brillant", avait tranché l’entraîneur de l’Equipe de France. A quelques kilomètres de chez lui, le vice-champion olympique de Tokyo avait distribué le caviar : 12 en 36 minutes face à l’Italie puis la Belgique. Malgré près de quatre mois sans jouer, après avoir été écarté par le Real Madrid, Heurtel avait rapidement confirmé qu’il demeure ce que la France compte de mieux sur le poste 1. Contrôle des rythmes, vista exceptionnelle, menace extérieure, son pedigree Euroleague est une évidence à chacune de ses apparitions sur le terrain.
Mercredi soir, il a régalé le public de quelques inspirations géniales (9 passes décisives, son record en sélection, aucune balle perdue) et servi de rampe de lancement à un jeu rapide qui a fini par briser les Tchèques. "On a beaucoup de joueurs athlétiques capables de mettre la pression sur le ballon. Nous avons les joueurs pour le faire et ça doit être notre état d’esprit." Et lui aussi s’y met. En multipliant les écrans retard, en surgissant sur les lignes de passes. Des efforts indispensables pour montrer la voie à une escouade relativement jeune. Du haut de ses 89 sélections Heurtel hausse parfois le ton et a vite fait de remettre en perspective les victoires qui s’enchaînent à une semaine de l’EuroBasket. " Ce soir je ne suis ni rassuré ni inquiet. Avec tout le respect que je dois à nos adversaires, on n’a pas joué contre de grosses équipes comme la Grèce, la Slovénie ou la Serbie", remarque-t-il. "En deuxième mi-temps ils étaient cramés et ça nous a permis de courir."
Du jeu rapide dans lequel il excelle. D’autant plus qu’Heurtel monte clairement en puissance physiquement. "Ça faisait longtemps que je n’avais pas joué avant de rejoindre le groupe. Là je commence à rentrer dans le rythme et mieux connaître mes coéquipiers." Le caviar n'a pas fini d'être servi.