Preview France-Bosnie : finir le travail
Dans une situation idéale dans son groupe de qualification à la Coupe du Monde 2023, l’Equipe de France peut se mettre quasiment à l’abri à Sarajevo face à la Bosnie (20h sur France 4 et BeIN Sports 3).
C’était un des feuilletons de l’été : le suspense entretenu par la Fédération bosnienne quant à un possible forfait de ses équipes nationales des différentes compétitions estivales. Faute de moyens financiers, la Bosnie a ainsi publiquement évoqué la possibilité de ne pas participer à l’EuroBasket chez les masculins et à la Coupe du Monde chez les féminines. Une situation qui concernait au premier chef l’Equipe de France, les Bleus figurant dans le même groupe de qualifications à la Coupe du Monde 2023 et à la première phase de l’EuroBasket. Finalement, l’intervention du gouvernement a permis de débloquer la situation et l’Equipe de France aura bien un adversaire sur le parquet de la salle Mirza Delibasic du nom de l’ancien shooteur d’élite du Bosna Sarajevo et du Real Madrid, décédé en 2001 à l’âge de 47 ans.
Les Bleus ont découvert jeudi soir un complexe construit en 1969 dont les tribunes de bois tranchent avec la modernité de l’Accor Arena et celle de la Lanxess Arena qui les attend à Cologne. Face à eux, une opposition qu’il convient de ne pas prendre à la légère, les Bosniens alignant sans doute l’une des meilleures équipes de leur jeune histoire, depuis leur première participation à un EuroBasket, en 1993, avec Delibasic comme coach. La Bosnie, tout juste indépendante, y avait atteint les quarts de finale, un niveau qu’elle n’a plus connu depuis. En 2022, elle va s’appuyer sur sa superstar, le pivot des Blazers Jusuf Nurkic. A 28 ans, the Bosnian Beast (2,11 m, 130 kilos) n’a jamais disputé de compétition majeure avec son pays mais son statut de pivot dominant en NBA (15,0 pts, 11,1 rbds, 2,8 pds avec les Blazers cette saison) en fait le point d’ancrage incontournable de la sélection. Avec Miralem Halilovic, un des meilleurs intérieurs de LNB depuis quatre ans la raquette est bien gardée même si Luka Garza (2,08 m, 32 matches avec les Pistons cette saison), attendu en sélection, n’est pas présent. Et sur les lignes extérieures, la nouvelle recrue du Real Madrid, Dzanan Musa et l’Américain naturalisé John Roberson apportent de sérieuses garanties.
Les Bosniens ont cependant raté dans les grandes largueurs leur première rencontre de la deuxième phase des qualifications, au Monténégro. Un revers de 19 points qui hypothèque leurs chances, d’autant que l’Equipe de France débarque avec la ferme intention de s’offrir un succès qui la mettrait quasiment à l’abri d’une mauvaise surprise lors des deux fenêtres de novembre et février. "On a payé pour voir qu’au Monténégro c’est compliqué", sourit Vincent Collet. "La Bosnie est plus performante à domicile. Je ne pense pas qu’il faille trop se fier à ce résultat. Samedi ils n’auront plus le choix, ils ont fait une mauvaise opération. Ils vont tout donner à la maison contre les vice-champions olympiques. Il faut s’attendre à une réception corsée. Pour nous c’est l’occasion de faire face, de tout de suite être prêts et d’être capable d’être performants sous pression."
Pour l’heure les Bleus ont le profil d’une équipe à réaction mais face à une opposition plus relevée, ils ne peuvent se permettre de prendre du retard à l’allumage. Encore plus face à une Bosnie qui joue ses dernières cartes et voudra régaler son public. "Pour l’instant nous n’avons pas trouvé la solution", concède Vincent Collet, qui a évoqué une modification de son cinq majeur afin "d’éteindre les velléités" bosniennes.