Résumé Bosnie-France : sur courant alternatif
L’Equipe de France n’a pas complètement rassuré malgré sa victoire sur la Bosnie (81-68), affichant une nouvelle fois plusieurs visages au cours d’un même match. Autoritaire en fin de rencontre elle signe cependant un troisième succès consécutif.
Le totem des Bleus, Moustapha Fall, avait parfaitement résumé les attentes qui entourent l’équipe vice-championne olympique. Dans le groupe, comme à l’extérieur. "Même quand on gagne ça ne suffit pas. On veut voir plus loin." Joueurs, staffs comme supporters ne sauraient se contenter du contenu du match face à la Hongrie. Un autre visage était attendu contre la Bosnie.
Mais dans une ambiance paisible que sur les trois premières journées de compétition, l’équipe en forme du groupe B reprenait sur le même rythme qui lui permet de bousculer la hiérarchie attendue depuis le début de l’EuroBasket. Sa réussite (3/3 longue distance pour commencer) contrastait avec les difficultés d’Evan Fournier ou de Thomas Heurtel (0/6 pour la traction arrière au premier quart-temps). Mais l’adresse est une variable aléatoire et lorsque celle-ci a commencé à décliner (7-11), les Bleus ont pu recoller, notamment grâce à l’apport d’un banc qui avait montré quelques signes de faiblesses dimanche contre la Hongrie, lorsque Vincent Collet avait logiquement voulu ouvrir ses rotations. Moustapha Fall, Elie Okobo et Vincent Poirier se chargeaient efficacement de prendre le relais d’un Rudy Gobert omniprésent lors des premières minutes.
Le pivot des Wolves avait été déchargé de la responsabilité de défendre sur Jusuf Nurkic, Guerschon Yabusele, qui lui rend pourtant dix centimètres, lui opposant sa puissance au sol. La stratégie portait ses fruits même si les autres membres du quatuor magique bosnien (Roberson, Halilovic, Musa) continuaient l’alimenter la marque mais l’entreprise s’avérait de plus compliqué au fil des minutes. La variété des options et la profondeur de banc des Tricolores pesaient de plus en plus sur les débats. Neuf marqueurs différents, un scoring remarquablement réparti aboutissaient à un convaincant 18-5 en 7 minutes (44-34 à la pause).
Nurkic frustré et frappé de trois fautes, la Bosnie revenait sur le terrain avec son leader sur le banc. Yabusele et Gobert en profitaient pour s’imposer sous le cercle. L’écart montera à +12 mais l’incapacité des Bleus à convertir des shoots ouverts au-delà de la ligne des 6,75 m face à la zone et un festival de balles perdues gâchaient largement la belle impression laissée jusqu’alors. Une bouillie de basket sanctionnée d’un 0-13 en cinq minutes
Totalement relancés, les Bosniens pouvaient désormais croire en l’exploit, portés par un Nurkic déchaîné. Le duo Evan Fournier-Thomas Heurtel, tranchant, s'assurait cependant, sous les acclamations des supporters lituaniens soulagés, que la plaisanterie ne durerait pas plus longtemps. Le 27 août dernier, les Bleus avaient encaissé 96 points à Sarajevo. Mardi après-midi, à Cologne, ils sortaient les barbelés pour laisser le même adversaire bloqué à 68 unités.