M’Baye, toujours prêt
Relégué au bout du banc depuis le début de l’EuroBasket, Amath M’Baye a livré une solide prestation comme titulaire pour pallier l’absence de Guerschon Yabusele.
6 minutes sans marquer contre l’Allemagne. 11 face à la Hongrie. Et deux rencontres sans rentrer en jeu contre la Lituanie et la Bosnie. Hier titulaire au poste 4, Amath M’Baye a dû faire avec un nouveau rôle depuis le début de l’EuroBasket, entre la montée en puissance de Guerschon Yabusele et la fréquente utilisation de Vincent Poirier comme ailier-fort. Avec l'obligation de savoir produire lorsque les circonstances l'exigent, comme ce fut le cas contre les champions d'Europe en titre. "C’est la première fois que ça m’arrive et je ne savais pas que j’en serais capable. Je suis content de découvrir que oui. Cela fait 10 ans que je suis professionnel et j’essaye de l’être dans les attitudes et les comportements", glissait-il sobrement, après avoir livré 34 minutes d’excellente facture comme titulaire contre la Slovénie (16 pts, 4 rbds, 5 pds). Un apport salué par son entraîneur, Vincent Collet, ravi de constater qu’il pouvait compter, sur son banc, sur des joueurs capables à tout moment d’apporter leur pierre à l’édifice.
Le Bordelais est cependant sorti "frustré" de son match après avoir assisté, aux premières loges, au show Luka Doncic : "Il fait partie des superstars du basket dans le Monde. Soir après soir il montre pourquoi. C’était impressionnant. Après il y a pas mal de choses qu’on aurait pu mieux faire pour sortir le ballon de ses mains, forcer ses coéquipiers à produire un peu plus." Et sans doute compter sur des décisions d’arbitrage plus cohérentes et qu’il prendra soin de ne pas commenter outre mesure. "Je ne sais pas comment ça se passe ici et s’ils peuvent mettre des amendes si je dis n’importe quoi. Mais on va juste dire que je ne suis pas très fan."
Mercredi, l’Equipe de France a perdu une rencontre et la deuxième place de la poule B. Mais elle a sans aucun doute livré sa meilleure prestation depuis le début de la compétition. Un état d’esprit, de l’intensité et de la fluidité en attaque qu'il faudra conserver lors de la phase finale. "On a joué contre une grande équipe. Et on a joué comme une grande équipe", soulignait Vincent Collet. "Le basket est fantastique et il l’est encore plus quand les joueurs peuvent décider du match. En 13 ans de compétition internationale je n’avais vu ça. J’ai toujours pensé qu’il ne fallait pas s’occuper de l’arbitrage. Mais là ce n’est plus possible." Empêtrée dans une guerre sans fin avec l’Euroleague, la FIBA récupère l’été les stars mondiales qu’elle ne peut mettre en avant lors de ses fenêtres. Mais laisse à la maison les meilleurs arbitres du Continent alignés sur la compétition reine. Un sujet brûlant qui occupe trop souvent les conférences de presse d’après match.
La problématique ne sera, quoi qu’il arrive, pas réglée avant d’arriver à Berlin. L’Equipe de France s’y déplacera jeudi matin, aux aurores, pour préparer son huitième de finale face à la Turquie samedi. Un adversaire qu’Amath M’Baye connaît bien, lui qui évolue depuis trois ans au Pinar Karsiyaka et portera, à la rentrée, les couleurs de l’Anadolu Efes Istanbul : "Ça me fait plaisir. Je vais jouer contre mon coach de la saison prochaine. J’espère pouvoir gagner pour venir à l’entraînement et lui casser les couilles tous les jours."