Résumé Turquie-France : miraculés
Les Bleus ont frôlé la catastrophe face à la Turquie l'emportant 87-86 en prolongation pour se qualifier pour les quarts de finale de l'EuroBasket.
Ergin Ataman est connu pour ses sorties chocs face à la presse. Lorsque le double vainqueur de l’Euroleague a annoncé le forfait de son meneur star Shane Larkin, le staff technique tricolore n’a pu s’empêcher de penser à un coup de bluff. Mais l’Américain n’était pas présent à Berlin, pas plus que la communauté turque de la ville. Ceux qui s’attendait à un Istanbul sur Spree en ont été pour leur argent, les quelques grappes de supporters au croissant disséminées dans une Mercedes Benz-Arena aux travées clairsemées n’étant pas de nature à faire pencher la balance en faveur de leurs protégés.
Des Turcs qui sont totalement passés à côté de leur début de match. Sans la capacité de création de Larkin la Turquie vit et meurt par sa réussite de loin. Une adresse absente, tandis que l’Equipe de France faisait parler sa taille et sa puissance en servant le duo Yabusele-Gobert. Et dès la sortie du pivot des Wolves, Moustapha Fall reprenait ce travail de démolition. Tout l’inverse d’un adversaire qui artillait à tout va sans régler la mire (1/9 à trois-points au premier quart-temps). Une tendance amplifiée par la capacité d’intimidation des pivots français, qui même sans contrer repoussent leurs vis-à-vis loin de la raquette.
Rapidement en tête (18-8), les Bleus continuaient de dérouler un basket collectif et inspiré et pousseront leur avantage à +16 sur une superbe séquence initiée par un contre de Timothé Luwawu-Cabarrot et conclu sur un dunk de Vincent Poirier (31-15). Le point culminant de la domination française mais un écart qui allait ensuite se réduire dangereusement, à mesure que les Turcs retrouvaient des couleurs au tir et que les Bleus confirmaient que leur talon d’Achille se situe bien dans le contrôle du ballon. Leurs 11 balles perdues du premier acte offraient quelques munitions à Cedi Osman, tout heureux de retrouver son équipe à portée de fusil alors qu’elle semblait complètement à la dérive (40-35, 19’).
Les mêmes maux conduiront aux mêmes effets et un hallucinant 0-19 au cœur du troisième quart-temps ramenait cette fois complètement la Turquie à hauteur puis lui permettait de repasser en tête (49-57). L’Equipe de France n’a toujours pas trouvé de réponse à ses spectaculaires temps faibles et son désert offensif long de plus de sept minutes transformait une promenade de santé en chemin de croix. L’anonyme Bugrahan Tuncer, 1,3 point de moyenne en Euroleague au bout du banc de l’Anadolu et à peine 4 points par match à l’EuroBasket, se transformait soudainement en arme fatale, enfilant les tirs longue distance comme des perles.
Au bord du gouffre les Bleus retrouvaient heureusement du rythme, du spacing et de la circulation de balle à l’approche du money-time. Luwawu-Cabarrot sonnait la révolte et en un éclair les Bleus recollaient au score. Les Turcs désormais en confiance poursuivaient malgré tout leur mortel bombardement. Sur une pénétration d'Evan Fournier à une minute du buzzer la France reprenait le contrôle (73-72) mais trois lancers-francs généreusement accordés à Furkan Korkmaz changeaient la donne. Après un temps-mort Fournier mettait un pied en touche, offrant aux troupes d'Ataman la possibilité de confirmer leur remontada sur la ligne des lancers-francs.
Une occasion qu'Osman laissait échapper et sur une claquette dunk de Rudy Gobert la France obtenait cinq minutes supplémentaires pour sauver sa tête. Un monumental Gobert poursuivait sur sa lancée, régnant dans les airs pour ouvrir la voie des quarts de finale à une Equipe de France sauvée des eaux.