Preview Espagne-France : chercheurs d'or
Après sa médaille de bronze à la Coupe du Monde et sa médaille d'argent aux Jeux Olympiques, l'Equipe de France veut monter sur la plus haute marche du podium à l'EuroBasket. Elle affronte l'Espagne en finale, dimanche à 20h30 (en direct sur Canal + Sport 360 et M6).
Elles étaient 24 au départ. Il n’en restera qu’une dimanche soir. Une sélection sur le toit de l’Europe. La France et l’Espagne ont déjoué tous les pronostics depuis deux semaines et tandis que les superstars NBA regarderont la finale de l’EuroBasket à la télévision, elles règleront un des différends les plus volcaniques du basket continental sur le parquet de la Mercedes-Benz Arena de Berlin.
Sergio Scariolo, le sorcier italien qui a transformé une citrouille en carrosse, a rapidement fait des Bleus les favoris de la finale, trop heureux de pouvoir conserver un statut d’outsider qui a d’autant plus réussi à ses troupes qu’au soir d’une défaite face à la Belgique au premier tour, son avenir dans la compétition semblait plutôt précaire. Mais les Espagnols ont cette spectaculaire capacité à ne jamais baisser les bras et à trouver des ressources insoupçonnées pour retourner des situations mal engagées. Contre la Lituanie en huitièmes de finale (11 points de retard, victoire en prolongation), la Finlande en quarts (15 points de retard) et l’Allemagne en demi (10 points de retard, +11 dans le dernier quart) ces "inoxydables", comme les décrit Vincent Collet, ont su trouver les adaptations défensives pour renverser la vapeur tout en tournant à 99,3 points de moyenne sur les phases finales !
"Ils sont adossés à autre chose que quelques joueurs stars : au meilleur basket européen", insiste Vincent Collet. "L’ACB est supérieure à toutes les autres ligues européennes. Il y a beaucoup d’intelligence, beaucoup de variations défensives rendues possibles par le QI basket des joueurs. C’est la meilleure académie de basket en ce moment." Une académie également bien aidée par un Lorenzo né à Roswell, aux Etats-Unis, jamais passé par la péninsule lors de sa riche carrière européenne, mais opportunément naturalisé début juillet. La présence de Lorenzo Brown a suscité la controverse en Espagne mais deux mois plus tard, son impact décisif (15,4 pts, 7,1 pds) a mis un terme prématuré au débat. Autour de lui, une armée de soldats, le guide Rudy Fernandez et la fratrie NBA Hernangomez (28 points et 12 rebonds de moyenne) forment un ensemble déterminé et accrocheur qui rêve de surprendre l’Europe, trois ans après avoir choqué le Monde.
Les Bleus se présentent cependant sans complexes face à cette hydre défensive. "Nous aussi nous savons faire déjouer nos adversaires. Pas en changeant de défense, mais en augmentant notre intensité", note Vincent Collet. "Ce qu’on voulait en demi-finale c’était être à la recherche d’un match plus abouti. Ce sera encore le cas en finale, il faut que ce soit une œuvre. Qu’on fasse tout simplement le meilleur match." Après deux sorties marquées par de gigantesques trous d’air, l’Equipe de France a livré un récital contre la Pologne et en a profité pour partager les temps de jeu, une donnée loin d’être anodine après 7 rencontres de très haut niveau. "On a travaillé dur pour se mettre dans une position de pouvoir accomplir ces choses-là. Maintenant il faut saisir ces opportunités", insiste Rudy Gobert qui veut oublier les larmes de Tokyo.
Dans son histoire les Bleus ne sont montés qu’une seule fois sur la plus haute marche du podium. C’était en 2013, à Ljubljana. Et s’ils collectionnent les podiums internationaux, ils ne rêvent que d’une chose : que leur dixième médaille à l’EuroBasket soit du plus beau des métaux.