Résumé Lituanie-France : la jeunesse triomphante
Portée par son jeune pivot de 18 ans Victor Wembanyama, l’Equipe de France a écœuré la Lituanie (90-65), dominant de bout en bout une rencontre qui l’approche plus que jamais de la Coupe du Monde 2023.
A 16h30 la nuit est tombée sur Panevezys. Le ciel gris et bas sur la petite ville lituanienne n’inspirait de toute façon guère à la flânerie à côté du Romantic Hotel des Bleus. Mais à quelques kilomètres de là, la Cido Arena et ses 6000 places, antre du BC Lietkabelis, avait fait le plein, tout autant pour soutenir l’équipe nationale que pour découvrir celui dont toute la planète basket scrute les moindres faits et gestes, Victor Wembanyama. Un rookie pas comme les autres que Vincent Collet avait décidé de lancer immédiatement dans le cinq de départ pour tenir la raquette, en compagnie d’un autre débutant, Damien Inglis.
Les deux compères se chargeaient d’ailleurs de mettre les Bleus sur de bons rails, après deux étourderies défensives vite oubliées. L’envergure exceptionnelle de Wembanyama, stationné sous le cercle en vigie ultime, permettait aux arrières tricolores de mettre la pression sur leurs vis-à-vis et de laisser les locaux muets pendant plus de cinq minutes. De l’autre côté du terrain Inglis imposait sa puissance et la France prenait fermement les commandes (11-4). La vitesse devait être l’atout numéro un des hommes de Vincent Collet et il n’a pas fallu longtemps à Sylvain Francisco pour faire apprécier la sienne.
Le meneur de Peristeri alternait slalom géant et tir extérieur pour pousser l’écart jusqu’à +8. Un matelas aussitôt grignoté par des Lituaniens plus à l’aise et adroits lorsque les 221 centimètres de Victor Wembanyama font une pause sur le banc. Son retour aux affaires coïncidait immédiatement avec un rebond français. Un 14-5 autoritaire avant la mi-temps, obtenu en gavant de ballon un Wemby qui évolue à des hauteurs inconnues du commun des mortels et avec qui la passe lobée devient soudainement l’arme absolue.
Le jeune homme doit faire face depuis des mois à des attentes hors normes mais n’a de cesse d’y répondre avec une maturité déconcertante. Et impossible d’ignorer un impact que son entraîneur imaginait déjà déterminant avant même de l’avoir vu débuter. "On attend qu’il soit un des leaders", notait sans détour Vincent Collet mardi dernier. "Il n’y a pas de raison. Ce qu’il montre de façon hebdomadaire en championnat, on espère qu’il aura le même type d’impact au niveau international. Il a les armes pour le faire."
Mais dans cette Equipe de France new-look, Wembanyama n’est pas seul et au retour des vestiaires c’est un feu d’artifice signé Sylvain Francisco qui finissait d’écœurer les Baltes. Celui qui avait fêté ses deux premières sélections face au Portugal en février s’est fendu de quatre tirs primés en cinq minutes pour éteindre définitivement une Cido Arena tout à coup résignée. Et Kestutis Kemzura avait à peine le temps de s’adapter à cette nouvelle donne que Wembanyama reprenait son entreprise de démolition pour transformer le choc en promenade de santé (70-47, 30e). Le dernier quart-temps permettait dès lors de répartir équitablement les temps de jeu, la bonne entrée de Yoan Makoundou enterrant les espoirs d'une éventuelle remontada.
Inexpérimentés mais remplis de promesse, les néo-Bleus auront affiché une maîtrise de tous les instants pour reprendre la tête du groupe K. Si mathématiquement la qualification pour la Coupe du Monde n’est pas assurée, elle n’a jamais été si proche et pourra être définitivement validée lundi soir, à Pau, face à la Bosnie.