Les flèches de la Flèche
Au presque-parfait, Sylvain Francisco a battu son record de points de sa jeune carrière internationale et impressionné son entraîneur des deux côtés du terrain.
Victor Wembanyama a beau avoir attiré tous les regards du public et les questions des journalistes, il n’a pas oublié de glisser un mot sur la performance de Sylvain Francisco face à la Lituanie vendredi soir : "Il n’a pas pris un mauvais tir ce soir." Pour sa troisième sélection en Equipe de France, le meneur de Peristeri s’est en effet fendu de 21 points à 8/9 aux tirs, dont un parfait 5/5 à longue distance. Un récital effectué en deux temps. Une première période pour prendre la température en brisant quelques chevilles lituaniennes grâce à sa vitesse supersonique. La deuxième en punissant des défenseurs obligés de lui laisser de l’espace pour ne pas finir transpercés. "Individuellement je cherchais à savoir ce que la défense allait me donner", a-t-il commenté à la sortie des vestiaires. "C’était le drive au début. Ensuite ils m’ont laissé à trois-points pour voir si je pouvais shooter. Et j’ai sanctionné."
Appelé pour la première fois en équipe nationale en février dernier pour deux rencontres plutôt prometteuses contre le Portugal (8 et 15 points), Francisco a depuis quitté l’Espagne et Manresa pour la Grèce et Peristeri. Sur place, il brille en FIBA Champions League (16, 3 pts) et, à 25 ans, continue de progresser dans la justesse de jeu. Un élément central pour un joueur doté de qualités offensives exceptionnelles mais qu’il faut parfois tempérer. "Je regarde Thomas Heurtel, Nando De Colo ou Vassilis Spanoulis, qui est mon coach aujourd’hui. Ce qu’ils faisaient sur pick n’roll notamment", explique-t-il à propos de ses inspirations. Des références européennes qui ne font pas oublier à celui qui avait quitté la France à 17 ans pour passer trois années en high-school aux Etats-Unis que c’est bien de l’autre côté de l’Atlantique que se situe son objectif final : "Je rêve de la NBA mais j’y vais pas à pas."
A Panevezys, Sylvain Francisco a impressionné et pas seulement du fait de son coup de chaud offensif. "Il a un énorme talent offensivement avec une vitesse incroyable. Sur la première action il a terminé au cercle et ensuite ils ont été obligés de reculer", note Vincent Collet. "Mais par rapport à février je trouve qu’il a haussé le ton défensivement." Aligné au côté d’Andrew Albicy en début de deuxième mi-temps, il a fait souffrir le martyr les arrières baltes par sa pression. "On les a étouffés défensivement", insiste-t-il. "Cela nous a permis d’être sereins en attaque, patients. Le porteur est très agressif sur les écrans et en plus Victor Wembanyama peut défendre sur deux joueurs en même temps. Je trouve qu’en trois jours on a réussi à être très connectés." Une solidarité qui a laissé la Lituanie sans solution et qui offre de belles perspectives à cette jeune Equipe de France.