Résumé France-Bosnie : le Monde est à eux
L’Equipe de France a dominé la Bosnie-Herzégovine à Pau (92-56) pour assurer sa qualification pour la Coupe du Monde 2023, à deux journées de la fin.
Présente en 1950 pour l’édition inaugurale de la Coupe du Monde à Buenos Aires, l’Equipe de France n’y a pas toujours brillé. Pire même, entre 1967 et 2002, elle n’a pris part qu’à une édition sur dix, sur invitation. Dans quelques mois les Bleus retrouveront la compétition intercontinentale pour la cinquième fois consécutive. Ils y viseront clairement un nouveau podium, après ceux obtenus en 2014 et 2019. Il ne faudra pas, alors, oublier la mobilisation plus importante que jamais du Team France Basket pour parvenir à se qualifier. 33 joueurs ont ainsi été utilisés par Vincent Collet depuis novembre 2021. D’autres participeront peut-être à la dernière fenêtre en février prochain. Tous ont contribué à éviter à la France le triste sort réservé à la Turquie ou à la République Tchèque, qui ne seront pas du voyage en Asie.
Ce sésame, les Bleus sont allés chercher avec la manière. En Lituanie vendredi dernier, à Pau lundi soir en étrillant une Bosnie qui n’évolue pas dans les mêmes sphères que son bondissant adversaire. Il leur aura fallu malgré tout oublier trois premières minutes poussives, avant que Victor Wembanyama ne déploie ses ailes pour lancer la machine tricolore, inscrivant les 7 premiers points de son équipe. Visiblement surmotivé par son premier match international en France, Wemby aura même tendance à se laisser griser, dégainant à six reprises en autant de minutes avant que Vincent Collet ne le rappelle sur le banc. Un banc qui allait rapidement faire la différence. La supériorité athlétique des Bleus était d’autant plus évidente que les remplaçants appliquaient une pression étouffante sur les porteurs de balle, en grande difficulté pour mettre en place leurs systèmes. Un temps au contact (9-10, 7e), la Bosnie lâchait prise, à mesure qu’elle abandonnait des ballons convertis en paniers faciles par un Juhann Begarin déchaîné.
Avec Yoan Makoundou et Ismaël Kamagate, l’arrière du Paris Basketball représente une génération de joueurs qui a fait souffler un vent nouveau sur cette fenêtre FIBA. Il s’envolait à plusieurs reprises vers le cercle, imité par Sylvain Francisco, auteur d’un poster dunk monumental après une interception milieu de terrain. La zone bosnienne avait beau retarder l’inéluctable, elle pliait face aux immenses segments d’un Wembanyama cible idéale dans la raquette et qui instillait la peur chez des attaquants soudainement conscients que l’accès au panier leur est interdit.
Le début de deuxième mi-temps offrait quelques moments de flottement sans conséquence sur la domination française, Damien Inglis se chargeant de poursuivre les travaux entamés dans la raquette par ses plus jeunes coéquipiers. Dans un style radicalement, l’intérieur de Gran Canaria imposait sa masse à une Bosnie qui avait le mérite de poursuivre le combat en dépit de la sortie de son meilleur joueur, Kenan Kamenjas, touché dans une lutte au rebond. L’issue de la rencontre ne laissant guère de place au doute, Vincent Collet pouvait tester différentes combinaisons. Des essais qui constitueront l'essentiel de l'intérêt du prochain rassemblement des Bleus dans trois mois.
Mais en attendant les 6.332 spectateurs du Palais des Sports ont pu profiter encore quelques minutes du phénomène Wembanyama et d'un groupe France à l'état d'esprit irréprochable et au sein duquel les 12 joueurs présents ont, comme un symbole, apporté leur écot au scoring.
En novembre, l'Equipe de France a changé. Elle a séduit. Elle a gagné.