Air Force Juhann
Appelé en remplacement de Terry Tarpey, blessé, Juhann Begarin a brillé pour sa deuxième sélection, signant la meilleure évaluation de la soirée.
"Ce sont des rendez-vous qui font très envie. On sait qu’il y a énormément de joueurs qui n’étaient pas présents mais ça ne nous fait pas peur. On est jeune. On a envie et on a faim." Juhann Begarin a parfaitement résumé le sentiment général laissé par l’Equipe de France version novembre 2022. Un groupe de rookies qui a imprimé sa patte sur les deux rencontres qui ont qualifié les Bleus pour la Coupe du Monde.
Et lundi soir, à Pau, l’arrière du Paris Basketball aura été le plus efficace de la troupe : 17 points à 7/8, 4 rebonds, 3 passes décisives et 22 d’évaluation en 19 minutes seulement. Un impact qui contraste avec celui plus modeste de sa sortie lituanienne (2 pts à 1/3). "En Lituanie c’était mon premier match et j’avais joué avec le frein", concède-t-il "J’essayais de m’adapter au groupe. Là j’ai vraiment compris ce que Vincent Collet attendait de moi dans le jeu sans ballon et dans l’agressivité." Remarquable sur les lignes de passe, il s’est offert quelques interceptions et paniers faciles qui ont lancé sa soirée et celle de son équipe
D’autant plus satisfaisant que Begarin n’a dû sa présence en Béarn qu’à la blessure à la main de Terry Tarpey. Lui-même était sur le flanc, touché à l’épaule pendant un mois, au moment de l’annonce de la liste pour ces qualifications. Mais son retour tonitruant lors d’un match de gala à Roland Garros face à Monaco (28 pts) a convaincu le staff technique de faire appel à celui qui avait été partenaire d’entraînement en février dernier. "Ça m’a aidé à prendre la température, voir la mécanique du groupe et avoir un premier contact avec Vincent Collet", estime-t-il. "Quand je suis revenu je savais à quoi m’attendre, ce n’était plus l’inconnu."
Irrégulier depuis qu’il a retrouvé les parquets, le jeune homme de 20 ans, drafté en 45e position en 2021 par les Boston Celtics, déborde d’ambition pour une saison que son club a débuté péniblement. "Je veux faire une grosse saison pour aller en NBA. J’ai fait une très bonne summer league mais ça n’a pas suffi." L’ancien élève du Pôle France présente un profil parfaitement taillé pour la Ligue, à l’image des autres athlètes d’un groupe qui a étouffé la Bosnie défensivement. "Le côté athlétique a toujours été là en Equipe de France. Encore plus avec nous maintenant", sourit-il. "Dès qu’on mettait de la pression, du physique on sentait que ça commençait à déjouer et ça nous a permis de lancer des contre-attaques et de finir fort, ce qu’on sait faire de mieux."