Interview Sylvain Francisco : "Je suis un vrai leader"
Étincelant depuis le début de saison avec son nouveau club de Peristeri, Sylvain Francisco joue probablement le meilleur basket de sa carrière.
À quelques heures d’une rencontre déjà cruciale face à la JDA Dijon, à l’occasion des play-in de Basketball Champions League, Sylvain Francisco (25 ans – 4 sélections) s’est livré sur son début de saison avec le club grec de Peristeri. Meilleur scoreur et passeur de son équipe en coupe d’Europe, le meneur réalise un début de saison de haut niveau.
Comment abordez-vous la rencontre de demain face à Dijon après votre défaite de 9 points lors du match aller des play-in de Basketball Champions League ?
Lors du premier match on avait quelques absents, eux aussi. En première mi-temps on a bien joué. On contrôlait le tempo, on prenait des rebonds, on les tenait sur demi-terrain mais en deuxième mi-temps on a fait tout l’inverse. On a fait notre plus mauvaise performance de la saison. Il faut qu’on leur donne moins de transitions, qu’on gagne nos duels, surtout face à Markis McDuffie et David Holston qui sont des joueurs compliqués à défendre. Après on est à la maison, on est dur à battre chez nous donc on est plutôt confiant pour prendre ce match et revenir à Dijon.
Vous n’avez plus le droit à l’erreur avec la formule actuelle de la Basketball Champions League, êtes-vous sous pression ?
Non pas du tout. On est à l’aise, aucune pression. On veut juste réparer notre erreur du dernier match. On sait où on veut aller même si on n'a pas choisi la facilité en s'inclinant lors du premier match. Il faut qu’on garde cet état d’esprit demain afin de l’emporter.
Vous avez été bien tenu par la défense dijonnaise lors du premier match (Sylvain a inscrit 9 points à 4/13 aux tirs, ndlr), quels ajustements comptez-vous faire lors de ce deuxième match ?
J’étais très bien en première mi-temps mais j’ai perdu mon agressivité ensuite. Je sais que si je ne suis pas bien offensivement, il faut que je sois bon de l’autre côté du terrain. Il faut vraiment que je reste agressif, coûte que coûte et que je prenne les meilleures décisions possibles.
En face, avec David Holston, vous avez un sacré client…
On se connaît très bien tous les deux. On s’est toujours frotté l’un à l’autre ces dernières années, ça trashtalk beaucoup. Il est petit et avec ses changements de vitesse, c’est chiant à défendre. J’ai bien l’intention de le stopper, après je ne vais pas vous dire comment je vais m’y prendre (rires). 90% de leur jeu il a le ballon en main, je vais essayer de lui rendre la vie dure de façon intelligente.
La Basketball Champions League est une compétition dans laquelle vous avez l’habitude de performer, en quoi vous-a-t-elle aidé sur le plan personnel ?
La BCL c’est vraiment une grande compétition, j’aime beaucoup. Je l’ai découverte à Manresa, dans une grosse équipe où je n’avais pas un rôle assez important. J’étais davantage un joker. J’ai plus de responsabilités cette année. Je sais quand je dois shooter, quand je dois faire jouer les autres. J’essaye de prendre les meilleures décisions possibles sur le terrain. 16 points par match c’est plutôt pas mal et en plus il y a les passes décisives et les victoires qui vont avec, c’est le plus important. Je savais qu’en quittant Manresa je pouvais montrer mon talent et que je pouvais tenir une équipe.
Votre choix de partir en Grèce à Peristeri semble déjà payant, quelques mois après votre arrivée...
Bien sûr. Après il s’est passé des choses cet été, même si je n’en veux à personne, mais c’est le business. J’avais des équipes d'EuroLeague qui voulait me signer mais ça ne s'est malheureusement pas fait. C’est aussi à cause de ça que j’ai signé tard ici. Quand je regardais la Grèce, je ne pensais qu’à l’Olympiakos ou au Panathinaikos, rien d’autre. Mais quand tu reçois un coup de fil de Vassilis Spanoulis, c’est différent. Je savais que j’allais apprendre beaucoup de lui, c’était la meilleure situation. Aujourd'hui je joue dans une bonne équipe, je suis un vrai leader, ça porte ses fruits. Surtout, on voit que je suis à l’aise dans tout ce que je fais.
Justement, pouvez-vous nous en dire plus sur cette relation que vous avez tissée avec votre coach Vassilis Spanoulis ?
Je m’entends vraiment très bien avec lui. On parle tout le temps, il est toujours derrière moi. Je suis un joueur qui joue de la même façon en match ou à l’entraînement, à 200%. Il était comme ça également plus jeune donc il me conseille énormément. Il me raconte beaucoup de choses, de jouer avec mon instinct, de parler à mes coéquipiers. On fait aussi de la vidéo ensemble. Et surtout, il est honnête. Il peut te crier dessus mais il t’encouragera toujours derrière. J’apprends beaucoup de lui.