France-Monténégro : victoire à l'usure
Sur la longueur, l'Équipe de France a pris le dessus sur le Monténégro (80-69) dans une rencontre qui a laissé entrevoir quelques axes d'amélioration nécessaires avant d'aborder la deuxième partie de la préparation.
C’est une équipe d’une toute autre dimension que la Tunisie qui s’est présentée à Montpellier. Dans tous les sens du terme. Avec une raquette tenue par un pivot double All-Star NBA et un ailier-fort référencé en Euroleague, les intérieurs français avaient du répondant face à eux. Opposition indispensable après l’anecdotique mise en bouche paloise.
A la Sud de France Arena, c’est Evan Fournier, particulièrement discret lundi, qui a lancé les débats. Un impact rassurant pour le scoreur patenté du groupe. Ses 10 points en six minutes provoquaient rapidement un écart (15-6) mais les Monténégrins avaient le mérite de ne pas baisser les bras et laissaient patiemment passer l’orage. La première mi-temps confirmait que le chantier logique d’un début de préparation est encore important et que se laisser aveugler par le mirage tunisien serait une grossière erreur. Défensivement, l’Équipe de France s’est parfois avérée hésitante sur ses principes, laissant à plusieurs reprises des pénétrations faciles aux arrières adverses. Quelques rotations malvenues ou des absences au rebond offraient des paniers tout aussi aisés, notamment à l’opportuniste Dino Radoncic et après avoir compté 9 points puis 8 points d’avance dans chacun des premiers quart-temps, les Bleus voyaient fondre sur eux Vucevic et les siens (37-37).
Ils étaient tout heureux lorsque Nando De Colo faisait mouche au buzzer à longue distance pour virer en tête à la pause. Mais le langage corporel de Vincent Collet ne laissait que peu de doutes quant à la teneur de son discours aux vestiaires. Et si, dans le sillage de De Colo et Gobert, la France retrouvait son matelas habituel (+8, 54-46), elle ne parvenait pas à se défaire d’une équipe modérément perturbée par sa pression défensive. Nikola Ivanovic ou Petar Popovic ne sont guère connus du grand public mais sont des basketteurs, des vrais, et le Monténégro possède une vraie école de jeu et est longtemps parvenu à imposer son rythme, s’appuyant également sur des rotations de qualité, caractéristique pas forcément attendue du petit pays des Balkans.
Les Tricolores, eux, savent en revanche qu’ils peuvent trouver sur leur banc des solutions offensives de repli. Et dans l’Hérault, ces remplaçants ont pesé, avec un bon passage de la triplette Okobo-Francisco-Fall qui permettait de dépasser enfin la barre des 10 points d'écart. Vincent Collet relançait cependant ses vétérans pour conclure la soirée mais c'est bien Francisco qui faisait chavirer la salle sur un alley-oop stratosphérique. A l'usure, les vice-champions olympiques, pas très adroits malgré de bonnes positions, se détachaient irrémédiablement lors d'une soirée riche en enseignements avant d'aborder une nouvelle phase de travail.
Après ce premier bloc de préparation, les Bleus ont en effet droit à trois jours de break. Ils se retrouveront dimanche à Orléans où ils affronteront le Venezuela (lundi) et la Lituanie (mercredi), les deux dernières chances pour les supporters français de les voir avant un déplacement à Vilnius puis un départ pour l’Asie.