Les Bleus dans la zone
Traditionnellement attachée à une défense homme à homme, l’Équipe de France travaille une défense de zone qui a commencé à porter ses fruits face au Venezuela.
C’est une vieille rengaine, qui concerne désormais plutôt les jeunes que les A. Passer en zone et la France est soudainement en difficulté. La réponse de Vincent Collet ? "Imposer aux adversaires ce qu’on impose à nous." Depuis le début de la préparation, les Bleus s’appliquent ainsi à travailler la défense de zone et la testent de plus en plus fréquemment in vivo. L’alignement a été installé de longues minutes contre le Venezuela, avec quelques variations et offre d’intéressantes options. "C’est presque indispensable dans le concert international pour poser des problèmes momentanés", juge l’entraîneur tricolore.
Les spécialistes de la défense sur l’homme revoient donc leur classique, en premier lieu Rudy Gobert, triple meilleur défenseur NBA et vigie incontournable du groupe. "On progresse", juge-t-il. "La position de la zone ce n’est pas le plus important. Le plus important c’est la communication. Les deux premiers matches c’était compliqué et ce soir c’était mieux. Cela force l’adversaire à réfléchir et ça donne l’impression qu’on est 6 sur le terrain. Cette zone peut être une arme redoutable qui peut déstabiliser beaucoup de monde."
Dans les faits, les Bleus proposent une zone 3-2 matchup, dont "les principes ne sont pas très éloignés de ceux de l’homme à homme. Il ne faut pas s’arrêter de défendre quand on n’est plus sur la balle et anticiper. Laisser notre vis-à-vis face à nous et à la périphérie." Un message reçu 5 sur 5 par des extérieurs capables de proposer une pression étouffante et qui profitent de la présence sous le cercle de deux géants qui changent la donne. "Ça facilite beaucoup de chose quand on a autant de taille", confirme Yakuba Ouattara. "L’idée c’est d’être agressifs, forcer l’adversaire à driver sur eux. Ce n’est pas forcément une habitude chez nous mais c’est comme une botte secrète."
Un choix tactique ponctuel, arme supplémentaire pour une défense qui ne concède que 57,3 points de moyenne depuis le début de la préparation. "C’est intéressant d’évoluer. Historiquement notre indiv’ est forte. Mais proposer de l’alternance peut être efficace", conclut Evan Fournier.