Ayayi, l’été du renouveau
Six ans après son départ pour les Etats-Unis, Joël Ayayi (23 ans) a fait le choix de revenir en Europe la saison prochaine et a fêté sa première sélection chez les Bleus mercredi soir.
C’est son futur entraîneur à Nanterre qui a pris Joël Ayayi à part, à peine le déjeuner terminé. Une conversation express avec Pascal Donnadieu pour une nouvelle majeure : il remplace Evan Fournier, ménagé après s’être légèrement foulé la cheville contre le Venezuela.
Pour l’ancien élève du Pôle France, parti pour la NCAA et Gonzaga à l’été 2017, l’opportunité est bien plus que symbolique. Finaliste universitaire en 2021, le Bordelais avait choisi de tenter sa chance à la draft. Non retenu, il est cependant parvenu à toucher du doigt son rêve NBA. Coupé par les Lakers avant le début de la saison régulière, il dispute sept rencontres avec les Wizards en 2021/22. Mais depuis deux ans, c’est en G-League qu’Ayayi s’est principalement exprimé.
En septembre prochain, c’est cependant sur les parquets français qu’on le retrouvera. "C’est un été où il fallait prendre une décision", explique-t-il. "Est-ce que j’essaye de m’accrocher ou de rentrer et créer ma carrière en Europe ? J’ai eu des offres de qualité et Nanterre faisait sens pour moi pour utiliser comme un tremplin une équipe qui a formé beaucoup de joueurs qui sont maintenant à très haut niveau et l’aider à retrouver les sommets de la Betclic." A la rentrée, le club du 92 va donc récupérer un international encore entouré d’une part de mystère, mais qui formera un duo prometteur avec Juhann Begarin,. "Je la vois, je la sens cette curiosité. C’est un basket différent, avec des joueurs différents, un rôle différent. Mais je suis content de pouvoir montrer ce que je sais faire et que le staff ait eu envie de me voir."
L’expérience a commencé plus tôt cet été du côté de Los Angeles, avec la Select Team dirigée par Ruddy Nelhomme et mise sur pieds pour affronter l’Arménie. Deux sorties ponctuées de 18 points, 9 rebonds et 3 passes puis 14 points, 10 rebonds et 3 passes pour Ayayi. Un rappel que le joueur a longtemps été l’un des meilleurs prospects européens de sa génération, élu dans le cinq idéal de l’Euro U18 et de la Coupe du Monde U19, deux campagnes conclues sur une médaille de bronze.
Mercredi soir, contre la Lituanie, Joël Ayayi a renoué le fil de son histoire en bleu. Avec envie et un soupçon d’appréhension. "Il y avait peut-être plus facile pour revenir et faire ses preuves. Mais j’ai vraiment aimé être jeté dans le grand bain avec le top du top", sourit-il. A Orléans, il aura eu droit à un peu plus de trois minutes de temps de jeu et la responsabilité de lancer le clapping de la soirée pour étrenner son nouveau statut d'international : "Ça fait plaisir de franchir des paliers comme ça. Ensuite il faudra faire une campagne avec eux."