Japon-France : la loi du plus fort
A Tokyo, les Bleus ont dominé le Japon (88-70) pour poursuivre leur série de victoires en préparation, avant un dernier test dimanche.
L’Ariake Arena a fait salle comble pour accueillir l’Équipe de France. Dans un pays épris de NBA, les Bleus font recette et les fans locaux ont ainsi pu se consoler de l’absence de la star Yuta Watanabe, en se concentrant sur Evan Fournier et Rudy Gobert, les premiers en action jeudi. Le pivot des Wolves n’a, face à ce type d’équipe, aucun joueur capable de le contenir près du cercle et au rebond. Il a copieusement dominé le premier quart-temps (8 points 3 rebonds et 2 passes) mais après quelques minutes d’un arrosage en règle sans réussite (1/7 à trois-points pour commencer), les Japonais ont commencé à régler la mire et imposé leur rythme. Un basket rapide, agressif et enthousiasmant, fait de créativité et de prise d’initiatives bien que reposant principalement sur le tir extérieur pour compenser un évident déficit athlétique.
L’Équipe de France peinait à contenir Keisei Tominaga, fidèle à sa réputation de Stephen Curry japonais, et le micro-meneur Yuki Togashi. Les deux compères combinaient pour 19 points en première mi-temps et profitaient notamment de la difficulté des Tricolores à verrouiller leur rebond défensif. Un point qui demeure leur talon d’Achille et pénalise une défense qui parvient à faire des stops sans pour autant en tirer les bénéfices. Les 8 rebonds offensifs concédés lors du premier acte étaient autant de munitions offertes aux tireurs d’élite adverses, peu enclins au doute et dégainant à 24 reprises en 20 minutes au-delà de la ligne primée !
Il fallait que Nando De Colo revienne mettre un peu d’ordre dans la maison bleue et initie un 8-0 qui donnait de l’air à ses coéquipiers (36-27). Son association avec Sylvain Francisco s’avérait particulièrement convaincante et le futur meneur du Bayern Munich se chargeait de maintenir les locaux à distance. Le scenario bien établi ne variait pas après la pause. Un Tominaga incandescent mais un Gobert monumental, qui finissait par peser lourdement sur les débats. Toujours bien placé près du cercle, disponible pour ses coéquipiers, le pivot ne gâchait rien (7/7 aux tirs) et le Japon, à mesure que son adresse diminuait, décrochait inlassablement (68-54).
Les titulaires ayant fait l’écart, le banc s’appliquait à le conserver. Isaïa Cordinier et Vincent Poirier profitaient de longues minutes sur le terrain pour s’acclimater à l’équipe et si la fluidité offensive s'en ressentait quelque peu, la dureté affichée de l'autre côté du terrain permettait de faire la différence. Les tours jumelles Fall-Poirier trouvaient des automatismes et Vincent Collet en profitait pour laisser définitivement ses cadres sur la touche et lancer Yoan Makoundou dans les derniers instants.
Les Bleus ont ainsi bien géré leur première sortie asiatique après un très long voyage et peuvent se tourner vers le choc face à l'Australie dimanche en fin de matinée au Japon (6h en France), une ultime répétition, avant le grand soir, contre un candidat au podium.