Francisco, l’étincelle du banc
Non entré en jeu face à la Lituanie, Sylvain Francisco a cette fois pleinement exploité ses minutes contre le Japon.
Aucun état d’âme. L’état d’esprit nécessaire pour épouser un rôle de dynamiteur offensif venu du banc. "Je n’ai pas joué contre la Lituanie et ce n’est pas une déception. Je suis sur le banc, si Vincent m’appelle je serai toujours prêt. Je pensais rentrer. Je ne suis pas rentré. Je suis passé à autre chose. J’étais déjà dans le prochain match." Pour sa première campagne internationale après avoir découvert les Bleus pendant les qualifications à la Coupe du Monde, Sylvain Francisco a pleinement conscience que son utilisation dépendra des circonstances. Jeudi, il a rapidement retrouvé le terrain.
0 minutes vendredi dernier à Vilnius. 23 une semaine plus tard à Tokyo, le plus gros temps de jeu de son équipe, et un impact immédiat : 14 points à 5/7 aux tirs et 3 passes décisives. "C’est ce qu’on espère de lui", estime Vincent Collet. "Qu’il ait la capacité à changer, sur des temps court, la physionomie d’un match. Il a un instinct d’attaquant et c’est un atout qu’on essaiera d’utiliser dans certaines circonstances. Ce soir il a retrouvé la réussite et a été vraiment tranchant. C’était une opposition tout en vitesse qui lui convenait."
Jamais le plus petit joueur de l’Équipe de France n’a eu l’occasion de toiser d’une tête ses vis-à-vis. Mais face au double Yuki, Togashi (1,68 m) et Kawamura (1,72 m), il a dû s’employer défensivement pour tenter de ralentir le jeu tout en agressivité des Japonais. "Ils sont plus vifs que moi ! Je ne pouvais pas mettre la pression comme d’habitude… Je devais être sur mes appuis, ralentir, les forcer à driver", explique l’ex meneur de Peristeri, plutôt en jambes malgré la fatigue pas tout à fait évacuée d’un long voyage depuis Paris. "Nous sommes encore tous assez lourds. Moi ça va de mieux en mieux même si en deux jours, le décalage horaire ne va pas disparaître." A Tokyo, Francisco n’a pas semblé souffrir des courtes nuits et a proposé une association efficace avec Nando De Colo. Un alignement séduisant dans la création et qui pourrait faire des dégâts dans un futur proche. "On s’est bien trouvé ce soir", estime-t-il. "C’est difficile parce qu’à l’entraînement nous jouons toujours l’un contre l’autre. On essaye d’avoir une relation et ça se passe plutôt bien. A voir contre les grosses nations."
Jouer contre les meilleurs, une perspective qui nourrit l’imaginaire d’un joueur de 26 ans qui va faire le grand saut vers l’Euroleague dans quelques semaines. Annoncé proche de l’Olympiakos ou de l’ASVEL, c’est finalement au Bayern Munich, coaché par l’ancien guide du Real Madrid, Pablo Laso, qu’il tentera de s’imposer sur la plus prestigieuse scène continentale. "J’en ai parlé avec Guerschon et beaucoup d’autres joueurs. Tout le monde m’a dit que j’allais progresser avec lui", glisse-t-il. Mais en attendant de découvrir la Bavière, une Coupe du Monde l’attend dans une semaine.