Preview France-Canada : un goût de NBA
L’Équipe de France débute la Coupe du Monde vendredi à 15h30 face au Canada (en direct sur BeIN Sports 1), une équipe à la spectaculaire collection d’individualités.
Ils y sont. 28 jours après leur premier entraînement au Palais des Sports de Pau, les Bleus ont rendez-vous avec un destin qu’ils rêvent exceptionnel. Mais avant de penser à Manille et au sprint pour la victoire finale, ils devront en passer par plusieurs étapes de très hautes montagnes dont la première est déjà l’une des plus impressionnantes. "Quand on regarde les groupes, entre la première et la deuxième partie du tableau, la différence est incroyable. On se demande comment c’est possible avec un tirage au sort", soufflait d’ailleurs Vincent Collet avant de prendre l’avion pour Jakarta. Pour rallier les quarts de finale, la France ne pourra se permettre aucun retard à l’allumage et dans une formule couperet qui ne qualifie que deux équipes sur quatre pour la deuxième phase de poule, la rencontre inaugurale contre le Canada revêt une importance déjà capitale, même si l’entraîneur tricolore a également tenu à dédramatiser le choc : "Le Canada n’est pas notre tournoi."
Les hommes à la feuille d’érable sont en revanche un premier adversaire effrayant sur le papier. Une équipe sans référence internationale mais à la collection de talents qui lui ouvre toutes les possibilités. "C’est une équipe qui n’a pas grand-chose à voir avec celle qui ne s’est pas qualifiée pour les Jeux lors d’un TQO chez elle il y a deux ans. Ils ont des ambitions si ce n’est pour cette année, au moins pour les Jeux de Paris", note Vincent Collet. "A part Team USA, on n’a jamais joué une équipe avec de telles individualités." Sept joueurs NBA figurent dans l’effectif et parmi eux la superstar Shai Gilgeous-Alexander, quatrième meilleur marqueur de la Ligue et élu dans le cinq idéal cette saison. Jouer cette escouade, talentueuse mais inexpérimentée, tôt dans la compétition, alors qu’elle n’a débuté sa préparation que le 4 août, pourrait potentiellement s’avérer un avantage même si Vincent Collet met en garde contre une analyse trop binaire du profil des Canadiens : "Ceux qui disent qu’ils n’ont pas de collectif n’ont pas dû vérifier." Emmenés également par RJ Barrett, coéquipier d’Evan Fournier aux Knicks, les Canadiens ont notamment battu l’Espagne à Grenade, envoyant un message clair à leurs futurs adversaires.
Les Bleus, eux, restent sur un revers face à l’Australie qui leur a rappelé que certaines absences ne pardonnent pas face aux gros bras. "Gagner ou perdre d’une possession ce n’est pas là l’essentiel", estime Vincent Collet. "Mais dans une défaite il y a toujours matière à réagir." Les 20 rebonds offensifs concédés ou les 22 balles perdues sont des problématiques évidentes que l’arrivée de Mathias Lessort ou l’utilisation plus conséquente de Nicolas Batum pourraient contribuer à solutionner. L’intérieur du Partizan Belgrade a rallié Jakarta quelques heures avant ses coéquipiers, directement depuis Paris où il avait repris les entraînements collectifs avec les Metropolitans 92 de Laurent Foirest. "J’espère pouvoir l’utiliser dès vendredi", a prévenu son coach. "Il a des qualités que nous n’avons pas forcément dans le groupe."
Cette option supplémentaire ne sera pas de trop pour lancer une compétition ouverte à tous les vents et aux prétendants, dont font partie les Bleus. "Bien sûr que j’ai envie de gagner cette Coupe du Monde. Mais le clamer haut et fort je ne suis pas sûr que ce soit ça qui nous aidera à y parvenir", prévient Vincent Collet. Une victoire contre le Canada, en revanche, serait une première pierre non négligeable.