Interview Isaïa Cordinier : "J'essaye de ne jamais me satisfaire"
Ultra-efficace, Isaïa Cordinier a un grand rôle à jouer dans le très bon début de saison de la Virtus Bologne, tant en EuroLeague qu'en championnat.
Signataire d'une prolongation de contrat avec la Virtus Bologne avant de prendre part à la Coupe du Monde avec les Bleus l'été dernier, Isaïa Cordinier est sur la pente ascendante. Auteur d'un très bon début de saison avec le club italien, en témoigne l'augmentation de toutes ses moyennes statistiques, il est désormais un joueur majeur sur la plus grande scène européenne. L'arrière a accepté de revenir avec nous sur ses premiers mois de compétition.
On vous avait quitté à la fin de la Coupe du Monde en Asie avec les Bleus. Comment vous sentez-vous un peu plus de deux mois plus tard ?
Je me sens bien. On a eu un début de saison un peu fou en termes d’organisation avec le changement de coach. Après on fait un super début de saison, on a trouvé une vraie alchimie qu’on essaie de protéger. C’est beaucoup de fun et ça se voit sur le terrain.
Vous réalisez un début de saison de haut niveau avec la Virtus Bologne, notamment en EuroLeague. Quels sont les ingrédients du succès de votre équipe ?
On se concentre sur nous. On travaille et on se concentre sur ce qu’on sait faire et ce qu’on peut faire de mieux. On se soutient énormément, on prend les matchs les uns après les autres. On essaie de développer un style de jeu assez peu imprévisible, le danger peut arriver de partout. En défense on est très solidaires et cela nous permet de développer notre basket.
Mardi, vous l’emportez notamment sur votre rival italien Milan. Votre bilan est désormais de 6 victoires pour 2 défaites dans la compétition reine. Vous attendiez-vous à jouer les premiers rôles aussi rapidement cette année ?
On n’avait pas d’attente de classement en début de saison, on est vraiment concentrés sur nous et sur le fait de jouer pour gagner. Avec cette mentalité, on est capable de regarder tout le monde les yeux dans les yeux.
Les objectifs du club ont-ils évolués suite à ce début de saison ?
Le club a toujours des ambitions hautes. Il ne faut pas oublier que c’est un club historique sur la scène européenne donc on se doit de donner le meilleur de nous-mêmes, pour l’organisation et les fans. Pour le moment il faut continuer à développer ce qu’on est capable de faire parce qu’on a une belle marge de progression. On est satisfait du travail effectué, on prend beaucoup de plaisir.
De votre côté, votre rôle semble avoir évolué positivement. Est-ce dû au changement de coach ou à votre progression linéaire depuis quelques années ?
Il y a un peu de tout. Mon rôle devait déjà évoluer même avant le changement de coach. Mais c’est vrai que le nouveau coach m’apporte une bonne dynamique. Je retrouve un peu plus le côté instinctif de mon jeu, il me donne beaucoup de confiance et ça fonctionne pour le moment. Après il faut que je trouve de la régularité parce que je m’adapte à un rôle un peu plus important. Pour le moment ça en prend la bonne direction, on gagne et surtout je prends du plaisir.
Le fait d'avoir resigné avec la Virtus Bologne vous permet-il de jouer plus libéré ? (ndlr : Isaïa Cordinier a signé l'été dernier une prolongation de contrat jusqu'en 2025)
J’étais vraiment à la recherche d’une opportunité pour progresser, je suis donc heureux d'avoir pu continuer l’aventure ici, que le club me propose ce projet. C’est un endroit où je me sens bien. Forcément quand tu es quelque part où les gens te font confiance, c’est plus agréable. J’apprécie beaucoup la ville, ma femme travaille ici, ça apporte du confort et ça permet de se projeter et de travailler sereinement. Tu n’as plus qu’à te concentrer sur la performance.
À 26 ans, vous semblez toujours avoir une belle marge de progression...
On peut toujours progresser. J’ai développé ce mindset depuis longtemps. J’étais à la recherche de cette opportunité pour essayer de passer un cap cette année. J’ai eu la chance de pouvoir le faire ici à la Virtus avec qui je joue depuis deux ans. J’ai trouvé de la stabilité et c’était l’objectif. Pour le moment je suis content, je peux encore faire mieux, surtout au niveau de la régularité. J’essaye de ne jamais me satisfaire, c’est l’essence-même de ce qui me fait me lever au quotidien : être meilleur chaque jour.
Vous avez participé l'été dernier à votre première compétition officielle avec les Bleus. Malgré le résultat sportif en deçà des attentes, votre seule présence vous a-t-elle permis de gagner en maturité avant votre retour en club ?
C’était une situation spéciale pour moi car je suis arrivé au dernier moment. Et avec les résultats qu’on a eus, forcément tu ne peux pas être satisfait. J’ai gouté à la scène internationale donc ça te donne de la confiance, ça te booste pour continuer à aller plus haut.
Vous étiez un habitué des fenêtres de qualification lorsque vous jouiez encore en EuroCup. Maintenant que les joueurs d’EuroLeague peuvent y participer, avez-vous coché celle de février dans votre agenda ?
Carrément. L’Équipe de France est toujours un objectif et si on fait appel à moi, je serai disponible.
Vous aviez participé à la préparation aux Jeux Olympiques 2021 et à l’EuroBasket 2022 sans pour autant être convoqué pour la compétition. Cet été, vous n’êtes pas convoqué initialement mais vous finissez par participer à la Coupe du Monde. Qu’attendez-vous des Jeux Olympiques disputés à domicile l'an prochain ?
Je ne me projette pas parce que j’essaye de me concentrer match après match. C’est la meilleure manière d’être performant. C’est bien entendu un objectif. Les Jeux Olympiques à la maison, c’est quelque chose de fort. Mais il y a beaucoup de joueurs, on a de la chance d’avoir un réservoir de talents en France qui est incroyable. Il va y avoir de la compétition mais il faut d'abord se concentrer sur le travail à faire pendant la saison, le terrain parlera et il se passera ce qui se passera. Il y a des choses qu’on ne contrôle pas.