Poirier version Real
Discret vendredi soir, Vincent Poirier a largement contribué au succès tricolore avec son compère de la raquette du Real Madrid, Guerschon Yabusele.
Un dunk. Deux dunks. Trois dunks. Pas compliqué le basket. A condition de faire 2,13 m, de courir, de rouler au panier et de se trouver toujours au bon endroit au bon moment. Vincent Poirier a construit sa carrière sur ces forces. "On ne m’a jamais demandé de faire autre chose", sourit-il. "Faire un écran, aller vite à l’arceau. Comme ça fonctionne on ne va pas changer la formule magique. Je continue et si je peux le faire à un meilleur niveau que je ne l’ai jamais fait, tant mieux."
Cette spécialisation a emmené celui qui a débuté le basket à 17 ans jusqu’en NBA et désormais dans la plus prestigieuse des institutions européennes, le Real Madrid. Cette saison, il y affiche une efficacité hors normes en EuroLeague (69,4% de réussite, 14 d’évaluation en seulement 19 minutes). Et les champions d’Europe en titre écrasent la concurrence.
Son retour en Équipe de France après son absence à la Coupe du Monde 2023, sonnait presque comme une évidence. Et lundi soir, dans la fournaise de la salle Mejdan, il a définitivement enterré les derniers espoirs bosniens en faisant l’essentiel de ses dégâts en deuxième mi-temps : 13 points, 8 rebonds, 2 interceptions, 1 contre et 19 d’évaluation.
Son activité a notamment contribué à limiter l’impact de Dzanan Musa (5/13 aux tirs, 6 balles perdues). Une deuxième lame derrière le travail de sape d’Andrew Albicy et que Vincent Collet a salué. "On voulait l’envoyer à droite. Et le plan a plutôt bien marché", a remarqué Poirier à propos des difficultés de son coéquipier madrilène.
A ses côtés, l’ancien Celtic rêve d’un nouveau sacre au Final Four, alors que, blessé, il n’avait pu participer à la victoire en 2023 : "Je suis dans mon prime. De par les qualités physiques, mentales et la compréhension du jeu. J’atteins mon pic. J’espère que ça va durer un peu. Je me sens bien, j’ai des minutes et ça me permet de réaliser des actions que même moi je ne pensais pas être capable de faire. Tant mieux pour les highlights." Il en a réservé quelques-uns aux Bleus durant cette fenêtre qui le replace dans la course aux Jeux Olympiques, lui qui a remporté une médaille d’argent à Tokyo, à ajouter à l’argent européen et au bronze mondial gagné avec l'Équipe de France.
Ces succès, Poirier mesure leur importance, alors qu’il a désormais dépassé la trentaine et s’approche d’un été particulièrement incertain : "C’est ma dernière année de contrat. J’ai un enfant, je ne pourrais pas faire un an ici, un an là-bas. La stabilité c’est important dans une carrière. Et tu te rends compte que le temps passe vite. Le but c’est d’arriver à la fin et d’avoir laissé une marque. Donc tu comptes les trophées et les médailles. C’est cool."