France-Allemagne : une autre histoire
Privée de Victor Wembanyama, l'Équipe de France a essuyé sa première défaite de la préparation contre l'Allemagne portée par Dennis Schröder et le retour des frères Wagner (65-70).
L’information aura fait de nombreux déçus. Victime d’un syndrome viral, Victor Wembanyama n’était pas sur le parquet de la Sud de France Arena lundi soir. Un atout de taille en moins pour l’Équipe de France, tandis que l’Allemagne, elle, récupérait les frères Wagner, plus riches de quelques millions de dollars depuis samedi. Une autre opposition donc et des absences qui assuraient que les deux poids lourds n’auraient donc dévoilé qu’une partie de leurs forces avant leurs retrouvailles le 2 août prochain, aux Jeux. Une perspective que Vincent Collet avait suggéré du bout des lèvres en constatant les forfaits allemands du week-end, sans savoir s’ils seraient confirmés à Montpellier.
Gordon Herbert espérait sans doute que son équipe, à la composition plus proche de celle championne du Monde il y a un an, proposerait une opposition plus convaincante qu’à Cologne. Mais face à une défense française remarquable, à l’image de Matthew Strazel en mission sur Dennis Schröder, la Mannschaft y laissait de nouveau sa chemise, incapable de marquer le moindre panier pendant près de sept longues minutes (12-2). Le ton était donné. Ni feu d’artifice, ni chenille endiablée, ni serpentins, le thème de la soirée était plutôt les barbelés. Des rotations rapides, des aides efficaces, une agressivité sur le porteur de balle de tous les instants, les Bleus affichaient l’identité défensive sans cesse appelée de ses vœux par Vincent Collet.
L’écart enflera jusqu’à +13, grâce à la bonne entrée d'Evan Fournier, avant que Franz Wagner ne finisse par lancer la machine allemande. L’ailier du Magic est un joueur d’une élégance rare et un vrai casse-tête avec ses 2,08 m et sa mobilité. Ses 13 points dans le deuxième quart-temps faisaient la différence, d’autant que Schröder, copieusement sifflé suite à son accrochage avec Fournier il y a deux jours, trouvait finalement des ouvertures. Un 2-14 sanctionnait ce regain de forme et à la pause, les deux équipes se trouvaient à nouveau dos à dos (39-39).
Le staff des Bleus choisissait de lancer Bilal Coulibaly, excellent en première mi-temps, aux trousses de Schröder. Sans grand succès. Le virevoltant meneur des Nets est un trash-talkeur de génie, exaspérant et insaisissable. Il mettait la main sur la rencontre, dictant son tempo, alternant les prises de responsabilités et la création pour les autres. Un temps dans les cordes l’Allemagne semblait soudain en total contrôle face à des Tricolores paraissant un brin émoussés et trop maladroits pour rester au contact. Maodo Lo prenait le relais à l’extérieur et les visiteurs flirtaient avec la barre des 10 points d’avance (56-64).
Une embellie soudaine au-delà de la ligne primée relançait le suspense à l’approche des cinq dernières minutes, galvanisant les 9 132 spectateurs de la Sud de France Arena. En mode small ball avec Mathias Lessort en 5 et Nicolas Batum en 4, les Bleus venaient souffler dans les nuques allemandes alors qu'Herbert, facétieux, se privait de Franz Wagner pour l'emballage final. Les points abandonnés aux lancers-francs (7/18) s'avéraient cependant trop pénalisants et Schröder, plus provocateur que jamais, se chargeait de porter l'estocade.
La Turquie expédiée, Vincent Collet avait clairement indiqué "ne pas avoir peur de perdre des matches en préparation". Lundi soir, la France a essuyé son premier revers et confirmé que la vie sans Wemby pouvait être compliquée. Privée des nombreux tirs ouverts générés par son alien, elle a peiné offensivement. Un axe d'amélioration avant de défier la Serbie, vendredi soir à Lyon.