Coulibaly la force tranquille
Si les Bleus ont peiné offensivement contre l’Allemagne, ils ont eu confirmation de l’impact, à 19 ans seulement, de Bilal Coulibaly.
Une claquette dunk. Un deuxième rebond offensif. Deux dunks en pénétration. C’est exactement dans le registre attendu que Bilal Coulibaly a brillé lors de la première mi-temps contre l’Allemagne. La suite fut plus délicate, à l’image de son équipe, mais l’ailier des Wizards, installé comme titulaire depuis le début de la campagne, a une nouvelle fois affiché sa confiance alors qu’il n’a pas encore fêté ses 20 ans et qu’il confesse aisément "être halluciné que sa première compétition soit les Jeux Olympiques."
Celui qui n’a connu qu’une seule campagne chez les jeunes, avec les U18, et ne fréquentait que le championnat espoirs à l’automne 2022 avec les Métropolitans, a depuis suivi une ascension exceptionnelle, drafté en 7e position et pleinement intégré à la rotation de sa franchise en NBA (27 minutes). Un nouveau statut validé par sa sélection en équipe nationale auprès d’un entraîneur qui l’a lancé en club. Sa place pour Paris 2024 sonnait presque comme une évidence et le jeune homme a abordé la phase de sélection avec une sérénité déconcertante. "J’ai toujours été comme ça. Ça m’arrive de stresser parfois mais quand ça arrive il ne se passe rien de bon, donc j’évite", sourit-il.
Pour s’installer chez les Bleus, le Francilien a rapidement intégré les missions qui lui seraient immanquablement confiées : "Mes aptitudes défensives vont beaucoup m’aider parce que Vincent Collet a vraiment mis l’accent sur cet aspect du jeu. Je suis là pour défendre sur les meilleurs joueurs. Il faut respecter son rôle. Je sais qu’on veut aussi jouer sur le jeu rapide et ça me va." Victime d’une fracture du poignet droit à la mi-mars, Coulibaly a repris l’entraînement plus d’un mois avant le début de la préparation, se focalisant sur son dribble et son tir.
Un shoot qui l’a abandonné face à l’Allemagne (0/4 à trois-points). Avec un jeu intérieur dominant, la capacité des extérieurs à bouger autour des prises à deux et punir cette option défensive de loin constituera pourtant une condition sine qua non à la réussite de la campagne. Avant d'en connaître de nombreuses dans le futur pour celui que l'on présente comme le successeur de Nicolas Batum et qui profite de la présence de Batman pour emmagasiner de l'expérience : "Avec Nicolas Batum j’ai beaucoup échangé pendant la saison NBA. On avait déjà ce contact en arrivant ici. Je suis très à l’aise avec lui. Avoir des gars comme lui ou Nando De Colo c’est incroyable parce qu’ils communiquent très bien avec les jeunes." Mais avant d'assurer seul la relève, Coulibaly espère que le mélange des générations débouchera sur son premier podium international.