Hoard affamé
Meilleur marqueur du match face à l’Espagne, Jaylen Hoard n’a jamais été aussi proche d’atteindre son objectif : disputer une compétition internationale avec les Bleus.

Les premières photos datent de 2021. Pendant l’été, Jaylen Hoard, 22 ans, alors joueur du Oklahoma City Thunder, avait été appelé comme partenaire d’entraînement par Vincent Collet. Quelques semaines avec les futurs vice-champions olympiques à Tokyo. Un statut qu’il connaîtra à nouveau en février 2022, avant de fêter ses premières sélections en février 2024 puis d’être rappelé de nouveau pour une préparation olympique.
Cet été, la donne a changé. Le sculptural intérieur du Maccabi Tel-Aviv est parfaitement installé dans la rotation de Frédéric Fauthoux et sa dernière sortie contre l’Espagne (13 points en 22 minutes) ne laisse que peu de doutes quant à sa présence en Pologne, dans quelques jours. "Faire un été avec l’Équipe de France c’est un gros objectif pour moi", glisse-t-il. "Ce serait incroyable, l’aboutissement de tout le travail que je fais." La conclusion logique d’un retour en grâce pour celui qui, chez les jeunes, affolait les compteurs (deuxième marqueur de la Coupe du Monde U17). Passé par le Pôle France avant de choisir un cursus américain, Hoard avait ensuite touché du doigt son rêve NBA (39 matches en trois saisons). A l’été 2022, il choisissait cependant de rentrer en Europe. Depuis, il s’est imposé dans le championnat israélien avec l’Hapoel Tel-Aviv, au point de convaincre le légendaire voisin du Maccabi de lui offrir un contrat l’an passé. "Après ma première saison d'EuroLeague je trouve que j'ai plus confiance en moi. Je sais que j'ai le niveau pour jouer en EuroLeague. C'était quelque chose que je pensais auparavant mais il fallait confirmer."
Auteur de 14,7 points et 5,0 rebonds de moyenne dans la reine des compétitions européennes, le natif du Havre a changé de dimension et n’a pas tardé à le démontrer en sélection. Il attribue d’ailleurs en partie à ses passages incomplets chez les Bleus l’explication de son nouveau statut. "La concurrence je vois ça comme quelque chose de super positif", juge-t-il. "Déjà ça montre le niveau de basket en France. J'ai vu comment ça m'a servi pendant la saison d'EuroLeague de batailler avec Guerschon, Victor, des gars comme ça pendant l'été l'année dernière. Quoi qu’il arrive c’est incroyable : tu prends en expérience, tu progresses, tu es entouré de joueurs qui sont bons. Je vois ça soit comme une opportunité de faire partie de l’équipe, soit de progresser. Tu peux apprendre beaucoup et ça m’aide. Donc j’adore venir en Équipe de France."
Une approche qui ne laisse transparaître aucune trace de frustration chez le fils de l’ancienne internationale Katia Foucade (27 sélections dans les années 90), présente dans les tribunes de Badalone. "Je vivais bien cette période", sourit-il. "Je savais que je voulais faire partie de l'Équipe de France A mais je savais aussi qu’il fallait avoir de la patience. Il ne faut pas être frustré, ne pas se projeter ou se précipiter. Ton moment viendra." Et le moment est sans doute venu pour un joueur aussi silencieux qu’efficace.