Lors d’une soirée magique où les légendes du basket français ont été fêtées, les Bleus ont renversé l’Espagne après une première mi-temps complètement ratée (78-73).

samedi 16 août 2025 à 23:14 par Julien Guérineau

C’est un très grand moment d’émotion que le public de l’Accor Arena a vécu avant le coup d’envoi de France-Espagne en honorant l’immense carrière internationale de Nicolas Batum et Nando De Colo, revenus pour un soir sur le parquet de leur dernier exploit, la finale olympique face aux Etats-Unis. Les images diffusées sur écran géant de l’enceinte parisienne ont ravivé des souvenirs exceptionnels et sans doute marqué les esprits de la jeune garde tricolore désormais en charge de maintenir le standing installé par ces deux géants.

Sont-ce les frissons de ces furtives minutes ou tout simplement la volonté espagnole de répondre au défi physique largement perdu jeudi en Catalogne mais les Bleus ont souffert comme jamais depuis le début de leur préparation. Trop maladroits (3/9 pour débuter) et trop dispendieux (6 balles perdues en huit minutes) ils auront compté jusqu’à 13 longueurs de retard. L’océan de drapeaux bleu-blanc-rouge qui avait accueilli les joueurs a rapidement reflué, calmé par les frères Hernangomez, tourmenteurs en chef de la sélection.

L’entrée de Sylvain Francisco apportait un certain dynamisme à une attaque en panne sèche et privée du jeu rapide qui lui permet de trouver les paniers faciles indispensables à son rythme. La frustration commençait à se faire sentir d’autant que les hommes de Sergio Scariolo parvenaient à trouver la faille avec une trop grande facilité selon les standards souhaités par la défense française. Une pluie de fautes s’abattait sur les hôtes des lieux et comme un symbole, Guerschon Yabusele et Elie Okobo se télescopaient en voulant sauver un ballon, offrant à Josep Puerto un tir ouvert qui plongeait la salle dans la stupéfaction à la pause (28-44).

Un plus bas avant un rebond. Plus agressifs, plus entreprenants, les Bleus revenaient des vestiaires transfigurés à l’image de Bilal Coulibaly, resté muet en Catalogne et soudain intenable en retrouvant la région parisienne. Il signait huit points consécutifs pour ponctuer un 16-2 éclair qui enflammait le public et l’exceptionnel parterre de légendes assises au premier rang. Sept bicentenaires ayant dépassé les 200 sélections qui avaient, quelques heures plus tôt, remis les maillots à leurs successeurs.

Ces derniers ont encore toute leur histoire à écrire. Et samedi soir ils ont signé un come-back tonitruant, complété, en deux temps, dans le quatrième quart-temps sur un dunk de Mouhammadou Jaiteh (67-67). L'Espagne tout en maîtrise sombrait corps et âmes dans la dernière période, incapable de percer un premier rideau défensif devenu hermétique. Le héros des Jeux, Matthew Strazel se chargeait de valider un fabuleux retournement de situation sur un trois-points décisif à 22 secondes du buzzer.

Imparfaite, l'Équipe de France a encore une marge de progression certaine pour gommer ses moments d'absence. Mais elle a démontré une force de caractère et une capacité de réaction remarquables. A 12 jours du coup d'envoi de l'EuroBasket elle a fait le plein de confiance et de plaisir.