La der du centenaire
A 35 ans, Andrew Albicy (108 sélections) va guider une dernière fois l’Équipe de France lors d’une fenêtre FIBA, sa retraite internationale étant programmée le 1er décembre, après une rencontre en Finlande hautement symbolique pour lui.
Il a retrouvé les Bleus quelques heures après ses coéquipiers, après un long voyage depuis les îles Canaries en compagnie de Louis Labeyrie. Avec ses 108 sélections, soit plus que les 13 autres joueurs sélectionnés pour cette fenêtre de qualification à la Coupe du Monde 2027 réunis, Andrew Albicy fait office de patriarche. Il a dans ses valises cinq médailles internationales glanées depuis sa première cape, à l’été 2010, et une expérience pointue des fenêtres FIBA puisqu’il a disputé 30 des 36 matches de l’Équipe de France dans l’exercice. Celle de novembre 2025 sera sa dernière.
Le meneur de Gran Canaria le reconnaît sans détour, "j’aurais voulu faire l’EuroBasket l’été dernier, cela aurait été une belle fin." A 35 ans, il n’a pas été retenu pour le grand rendez-vous continental mais a préféré patienter avant de raccrocher officiellement. "Je voyais que les jeunes à mon poste prenaient de l’importance, c’est un processus normal. Je fais partie de l’ancienne génération qui est désormais à la retraite. C’était logique de la suivre… Quand tu participes aux qualifications c’est pour jouer une compétition. Donc je m’étais dit qu’il fallait peut-être laisser ma place. Mais au final j’ai pensé qu’on allait peut-être m’appeler…"
A l’heure de lancer l’opération Los Angeles 2028, Freddy Fauthoux n’a pas hésité à convoquer un joueur qui symbolise le sens du sacrifice et qui se souvient à quel point les fenêtres de qualification FIBA ont changé son histoire avec les Bleus. Talent précoce, champion d’Europe et MVP en U20, Albicy avait immédiatement enchaîné sur une Coupe du Monde avec les A puis un EuroBasket argenté. Mais après trois rencontres de préparation aux Jeux de Londres en 2012, le meneur de poche avait connu une longue traversée du désert internationale de cinq ans. "Terminer sur cette fenêtre a beaucoup de sens pour moi", insiste-t-il. "J’ai retrouvé l’Équipe de France en novembre 2017 grâce aux fenêtres internationales. Contre la Belgique en plus ! C’est vraiment marquant. Je suis revenu par la fenêtre, je sors par la fenêtre (il sourit)."
Après en avoir discuté avec Boris Diaw, le double médaillé d’argent olympique a "mûrement réfléchi" sa décision et considère que l’heure est venue, d’autant plus que la perspective de jouer un dernier match en Finlande ajoute une dimension symbolique à cette semaine. "Finir en Finlande c’est spécial. Ma famille sera là, ma femme qui est Finlandaise, mes enfants. Pour l’instant je n’y pense pas trop. J’ai envie de gagner. Je sais parfaitement que cette semaine sera émotionnellement intense mais je pense avoir l’expérience pour la gérer."
Avec un objectif de transmission pour la nouvelle génération, confrontée à un défi majeur compte tenu des nombreuses indisponibilités qui touchent le Team France, et la volonté de poursuivre une ère de réussites à laquelle il aura largement contribué. "On a réussi à placer la France en haut du classement mondial et on a envie d’y rester", insiste Andrew Albicy. "Je ne m’inquiète pas pour demain. On a énormément de talent et de la motivation. La jeunesse va reprendre le flambeau."