République tchèque-France : faux départ, finish en trombe
Après avoir compté jusqu’à 19 points de retard, l’Equipe de France a renversé la vapeur en étouffant la République tchèque (72-59) grâce à une défense retrouvée et au talent hors norme de Victor Wembanyama.
La Wembamania n’a pas encore tout à fait atteint la République tchèque. Les probabilités sont pourtant grandes que Victor Wembanyama ne remette plus les pieds à Pardubice dans le futur mais l’horaire inhabituel de la rencontre et l’absence totale d’enjeu entre une équipe déjà qualifiée pour la Coupe du Monde et une autre déjà éliminée n’ont sans doute guère aidé à déchaîner les foules.
C’est donc dans une ambiance relativement paisible que les Bleus ont sombré dans une torpeur coupable et surtout mortelle pour leurs intérêts. Quatre minutes totalement ratées pour lancer la rencontre, un 0/8 aux tirs, des largesses laissées au néo-Limougeaud Tomas Kyzlink (9 pts à 3/3) poussaient Vincent Collet à rapidement arrêter les frais. L’Equipe de France était cependant salement en travers et allait continuer de couler corps et biens, comptant jusqu’à 18 longueurs de retard (3-21). La belle image de novembre était alors bien loin. L’intensité défensive qui avait brisé d’entrée la Lituanie était cette fois insuffisante pour sortir les Tchèques de leur zone de confort. Ceux-ci jouaient sur leurs points forts avec une triplette Balvin-Auda-Kyzlink efficace et une dureté dans les contacts parfois limites mais qui lui donnait l’ascendant et accentuait un peu plus la fébrilité tricolore.
Andrew Albicy et Sylvain Francisco, alignés côte à côte, changeaient cependant la dynamique en haussant la pression sur les montées de balle. Les grands se mettaient au diapason mais les contres et les interceptions constituaient autant de munitions qu’une adresse famélique de loin (0/7 après 17 minutes) et aux lancers-francs (7/14 à la pause) ne permettaient pas de pleinement exploiter. Le match avait toutefois clairement changé de rythme et petit à petit les Bleus grignotaient leur retard quand deux tirs à trois-points finissaient par transpercer le filet (27-36).
Au retour des vestiaires, la recette demeurait inchangée avec un Victor Wembanyama en mode moulin à vents sous son cercle et imité par Sylvain Francisco, auteur d’un contre monumental sur une tentative de dunk de Vojtech Hruban. Les deux hommes étaient omniprésents et après un petit festival extérieur de Wemby, un alley-oop de Yoan Makoundou ponctuait un 17-7 qui replaçait la France pour la première fois en tête (44-43, 27’).
La dimension athlétique supérieure des troupes de Vincent Collet faisait son œuvre mais ce sont bien trois shoots de Nicolas Lang puis Hugo Benitez pour lancer le quatrième quart-temps qui assommaient, en une minute, des Tchèques qui voyaient, impuissants, leur chance d’un succès de prestige s’envoler. L’accès au cercle était définitivement fermé et Wembanyama continuait d’écœurer ses adversaires des deux côtés du terrain. Makoundou se joignait à la fête et l'Equipe de France peut encore viser conclure ses qualifications avec 10 victoires en cas de succès dimanche contre la Lituanie.